Le président du FNA, Moussa Touati, appelle à la mise en place des cours de justice spécialisées dans la lutte anticorruption. Les procureurs de la République doivent également, ajoute-t-il, jouir de larges prérogatives afin de pouvoir prendre en charge « le terrorisme économique ». « Le FNA a toujours appelé à la modification des lois du pays et à l'installation des cours de justice spéciales pour la lutte contre les détournements et la corruption », lance-t-il lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Moussa Touati revient, dans ce sens, sur les déclarations faites par le président de la République dans son discours d'investiture en 2009 et dans lequel il avait promis de mettre en place des mécanismes de lutte contre la corruption. « Où sont ces mécanismes ? », s'interroge-t-il. Evoquant le scandale de corruption qui a ébranlé la plus importante entreprise du pays, Sonatrach, il estime que ces révélations s'inscrivent dans le cadre « d'un règlement de comptes au sein du pouvoir ». « Cela obéit beaucoup plus à un conflit d'intérêts au sein du pouvoir qu'à autre chose », ajoute-t-il. Un conflit entre qui et qui ? Et à Moussa Touati de donner son point de vue : « Il y a une ancienne génération qui avait l'habitude de gérer seule les affaires du pouvoirs. Aujourd'hui, une nouvelle génération est arrivée. Les deux se disputent alors la place au plus haut sommet de l'Etat. » A une question de savoir qui est responsable de la généralisation de la corruption dans le pays, le président du FNA affirme que la responsabilité incombe en premier lieu aux Algériens. « Les Algériens restent immobiles face à la mauvaise gestion et ils ne se soucient plus du marasme social dont souffrent leurs concitoyens », assène-t-il. Commentant les propos du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui refuse de démissionner de son poste après l'éclatement du scandale de Sonatrach, Moussa Touati dira que les intérêts du ministre ne sont pas les mêmes que ceux des Algériens. « L'intérêt de l'Algérie n'est pas celui de Chakib Khelil », lance-t-il. Moussa Touati revient également sur la situation inconfortable des députés qui, selon lui, « ont été dépossédés de leurs pouvoirs ». « Le Parlement n'a aujourd'hui aucun rôle et les députés n'ont aucun pouvoir », enchaîne-t-il. Pourquoi continuer à siéger dans une Assemblée qui ne pèse rien ? Pour Moussa Touati, retirer ses députés de l'APN serait synonyme « d'une gifle au parti ». « Il est vrai que nous ne représentons que 3% à l'APN. Mais cela nous permet d'avoir des informations nécessaires pour comprendre ce qui se passe dans le pays », argumente-t-il, en affirmant que « les partis de la majorité sont les seuls responsables de la défaillance du Parlement ». S'exprimant sur la situation organique de sa formation politique, il précise que le FNA « est déterminé à faire le ménage dans sa maison ». Selon lui, « les opportunistes » n'auront plus de place au sein du parti. « Les dernières sénatoriales ont prouvé qu'il y a une défaillance de discipline au sein du FNA. Aux législatives de 2012, seuls les vrais militants seront portés sur nos listes », promet-il.