La cour de Sétif a rendu, hier, son verdict dans l'affaire Algérie Télécom en confirmant les peines prononcées par le tribunal de la même ville. Ainsi les principaux accusés dans ce scandale, à savoir les deux ex-présidents-directeurs généraux d'Algérie Télécom, Slimane Kheireddine et Mouloud Djaziri, ont été condamnés respectivement à cinq et trois ans de prison. Le directeur des finances et de la comptabilité, Afadjen Boualem, a, quant à lui, écopé de trois ans d'emprisonnement. Poursuivis pour les mêmes motifs, Meziani Ahmed (directeur central par intérim) et Kehili Ahmed se sont vu infliger une peine d'une année d'emprisonnement. L'un des deux associés de la société des câbleries sétifiennes, l'entreprise ayant bénéficié du marché en question avec Algérie Télécom, M. Djamel, a écopé de deux années de prison avec sursis. Egalement impliqué, son fils, M. Kheireddine, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis. En fuite à l'étranger, l'autre associé, M. Zinedine, a été condamné à 10 ans de prison ferme. La même peine avait été prononcée à l'encontre de son fils, lui aussi en fuite. Pour rappel, cette affaire a été déclenchée, en 2006, après que les associés incriminés (le fournisseur privé), établis à Sétif, aient été sollicités par Algérie Télécom pour fournir la câblerie nécessaire aux installations téléphoniques du groupe. Le montant du marché s'élevait à plus d'un milliard de dinars. Sans même fournir un brin de fil, ce fournisseur a encaissé le chèque représentant le paiement intégral de la transaction. Déjà en litige avec la banque Natexis Algérie de Sétif, qui a hypothéqué l'usine pour non-remboursement de crédit, l'un des associés prend alors la clé des champs après avoir encaissé le chèque d'Algérie Télécom et consommé le crédit octroyé par sa banque. C'est ce qui avait poussé la section de recherche et d'investigation du groupement de gendarmerie de Sétif à ouvrir une enquête.