En remportant l'open d'Australie, le number one mondial, Roger Federer, n'a pas seulement porté à 16 le record de victoires dans les tournois majeurs du prestigieux Grand Chelem, qu'il détient depuis son fabuleux succès à Wimbledon, l'an dernier, il a aussi bouleversé la hiérarchie du classement ATP. En effet, le matador de Manacor, Rafael Nadal, que l'on disait invincible pour l'éternité, a quitté le top 3 pour la première fois depuis le 6 juin 2005. Un choc pour celui qui n'a pas su préserver, à Melbourne, le seul titre du Grand Chelem qu'il avait encore à défendre cette année ; par la faute du Britannique Andy Murray, dont la relance incessante a fini par avoir raison de sa légendaire rage de vaincre, et surtout, très probablement, à cause d'un genou droit récalcitrant qui s'est rappelé à son bon souvenir au mauvais moment. Une douleur persistante l'a contraint à abandonner, lui qui ne lâche jamais un match. Nadal chute à la quatrième place. Par la force des choses, il a cédé sa belle place de dauphin au Serbe Novak Djokovic, la troisième revenant à Murray. Ce sont les principaux changements de la semaine dans le top 10, avec aussi, ne l'omettons surtout pas, l'arrivée à la 10e position, pour la première fois de sa carrière, du Croate Marin Cilic. Un nom à retenir : c'est l'une des futures vedettes du tennis mondial avec Andy Murray. Roger Federer est donc, de nouveau, solidement assis dans son fauteuil de champion d'exception. Aucune secousse ne pourra le faire tomber. N'a-t-il pas une avance appréciable de plus de 3000 points sur Djokovic, 3040 pour être plus précis ? Et 3680 points sur Nadal. De quoi voir grandir ses jumelles, nées l'an dernier, sans trop se faire de soucis pour son trésor dans les prochains mois. Après le one man show de Melbourne, tout le monde s'accorde à dire que le moment de s'attaquer au mythique Grand Chelem est arrivé. Federer ne s'avance pas trop sur ce sujet brûlant. Il sait mieux que personne que gagner l'open d'Australie (c'est déjà fait), Roland-Garros en juin, Wimbledon en juillet et l'US open en septembre, ne sera pas du tout une sinécure pour retraité fortuné. Nous luis avions posé la question à Roland-Garros après sa victoire sur Robin Soderling en finale. Il nous avait « répondu » par un sourire qui voulait tout dire, sauf ce que nous attendions. Mais s'il devait garder ses titres de Paris et de Wimbledon, Federer ne pourrait pas éviter de penser fortement au Grand Chelem à l'US open, dans l'été finissant de New York.