Après avoir été malmenés mercredi dernier lors de leur tentative de rejoindre la présidence de la République, les praticiens et les spécialistes de santé publique maintiennent leur mouvement de grève. Sauf surprise, il n'y aura pas de soins cette semaine, à l'exception des cas d'extrême urgence, même si le service minimum est parfois perturbé. Les patients vont encore devoir rebrousser chemin et attendre la fin de la grève pour consulter. « Nous sommes déterminés à continuer jusqu'à ce que les pouvoirs publics répondent à nos exigences », a affirmé hier à El Watan Week-end, le docteur Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Il faut dire que dans les CHU des grandes villes, la paralysie n'est pas totale, mais c'est particulièrement au niveau des centres de proximité, notamment à l'intérieur du pays, que les malades ressentent cette perturbation. Le président du SNPSSP, qui est longuement revenu longuement sur la réaction scandaleuse des forces de l'ordre, dit ne pas être découragé à poursuivre le débrayage. Le syndicat appelle la corporation à être solidaire et déterminée. Mercredi prochain, le SNPSSP et le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), organiseront un rassemblement devant le ministère de la Santé. « Nous allons le faire, quels que soient la situation et le dispositif sécuritaire mis en place », affirme encore le président du SNPSSP. Il déplore, par ailleurs, le silence de la société civile et des associations de malades. « Les médecins, qui ont toujours été aux côtés des malades, n'ont pas trouvé de soutien auprès d'eux. Ni les associations des malades et encore moins les citoyens n'ont fait preuve de soutien et de compassion », regrette-t-il. Il n'est par contre pas étonné du silence et de l'indifférence observée à leur égard par la tutelle jusque-là. « Nous lançons un appel aux pouvoirs publics pour qu'ils respectent leurs engagements et acceptent de discuter avec nous », lance encore M. Yousfi. Les deux syndicats ne baissent toujours pas les bras. Ils tiendront une réunion d'évaluation et de réflexion demain, avant de rendre publique, lors d'une conférence de presse, leurs prochaines actions. Il n'est pas exclu, toujours selon le président du SNPSSP, d'organiser d'autres actions plus radicales. Rappelons que les deux syndicats rejettent catégoriquement leur statut particulier, qui ne répond finalement pas à leurs attentes. Le SNPSP, à sa septième semaine de grève, dénonce le projet de décret portant statut particulier des praticiens généralistes de santé publique. Le syndicat du docteur Yousfi n'arrive toujours pas à comprendre comment les pouvoirs publics ont adopté une autre copie du projet que celle proposée par le SNPSSP.