Invité à nous donner quelques précisions sur les dispositions prises pour faire face à toute éventuelle apparition du virus Zika sur le territoire de la wilaya de Ghardaïa, notre interlocuteur précise «que tous les établissements de santé de la wilaya ont été saisis pour installer des cellules de veille aux fins d'évaluation de la situation et de suivi d'évaluation», ajoutant «qu'un centre de référence a été mobilisé pour la circonstance, soit le même que celui créé pour le virus Ebola, au niveau du même lieu, à savoir l'hôpital Dr Brahim Tirichine de Sidi Abbaz, à Ghardaïa». A ce titre, tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés et mis à la disposition des équipes médicales en charge des structures de veille sanitaire. Les moyens de protection du corps médical, qui aura à être face au virus Zika au cas où celui-ci venait à faire son apparition, sont disponibles et déjà distribués. C'est pratiquement les mêmes, encore une fois, que ceux mobilisés pour le virus Ebola. Ressource humaine En matière de formation des équipes médicales, le Dr Semache poursuit : «Notre pays étant membre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), nous sommes obligés de nous astreindre à la réglementation internationale concernant les maladies émergentes et réémergentes. Par voie de conséquence, nous avons saisi tous les établissements de santé de notre wilaya et les avons instruits de l'obligation de suivi de cycles de formation pour faire face à la menace sanitaire du virus Zika.» C'est dire que la mobilisation est générale et que le personnel de santé est déjà sur le pont à travers les dispositions prises pour le renforcement de la lutte antivectorielle (maladie à transmission par des vecteurs comme les insectes, par exemple), et ce, même si, comme l'a rappelé le Dr Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, que «les conditions pour une transmission autochtone du virus Zika ne sont pas actuellement réunies dans notre pays». Cette affirmation est surtout soutenue par l'absence, selon l'Institut Pasteur, «d'implantation et/ou de circulation dans notre pays de moustiques du genre Aedes aegypi et Aedes albopictus». L'autre raison évoquée est la survenue avec prédilection de l'infection dans les régions tropicales et intertropicales, notamment circonscrite, en Amérique latine et aux Caraïbes, pays avec lesquels l'Algérie n'a pas de relations aériennes directes. L'infection au virus Zika, qui a déjà été identifiée en 1947 en Ouganda, est, faut-il encore le rappeler, une maladie virale qui se transmet essentiellement par des moustiques infectés. Les spécialistes estiment, le constat a été notamment établi au Brésil, qu'il y a un lien direct entre la femme enceinte infectée et la microcéphalie chez le nouveau-né. C'est pourquoi, face à cette menace, l'OMS, qui s'attend à une propagation importante de ce virus, a proclamée la maladie comme étant «une urgence de santé publique de portée internationale».