C'est le derby de la dernière chance : le Real Madrid et l'Atletico s'affrontent aujourd'hui pour croire encore au titre dans un championnat d'Espagne archi-dominé par Barcelone qui peut égaler la meilleure série d'invincibilité espagnole, demain, face à Séville pour la 26e journée. Real-Atletico, les dauphins sans filet Après leur faux pas du week-end dernier, le club merengue (3e, 54 pts) et son voisin «colchonero» (2e, 55 pts) n'ont plus que de minces chances de refaire leur retard sur le Barça (1er, 63 pts) lors des 13 journées qui restent à disputer. Mais sait-on jamais. L'entraîneur du Real, Zinédine Zidane, a encouragé ses hommes à «ne jamais baisser les bras» et la star Cristiano Ronaldo veut croire à une folle remontée. «Nous savons que c'est compliqué en Liga, mais nous devons nous battre jusqu'au bout. Le football est plein de surprises et tout peut arriver», a assuré cette semaine le triple Ballon d'or portugais. Le Real doit à tout prix l'emporter cet après-midi au stade Santiago Bernabeu. Mais c'est également le cas de l'Atletico, qui n'a perdu que quatre de ses 15 derniers matchs contre son grand voisin, toutes compétitions confondues. Une fois de plus, ce choc entre les deux finalistes de la Ligue des champions 2014 s'annonce comme une belle opposition de styles entre le Real, meilleure attaque de Liga (71 buts inscrits), et l'Atletico, meilleure défense (11 buts encaissés). C'est également un duel entre un Real Madrid intraitable à domicile depuis la nomination de Zidane début janvier (4 victoires, 20 buts inscrits) et un «Atleti» qui est la meilleure équipe de Liga à l'extérieur (9 victoires). Bref, la «Maison blanche» peut se méfier de sa bête noire… «C'est un match face à un adversaire difficile, qui défend bien. C'est un match à gagner», a prévenu Ronaldo qui devrait être associé en attaque à Karim Benzema, remis d'un problème à une hanche. Gareth Bale, lui, est toujours forfait (mollet) et Marcelo, qui ne s'est pas entraîné hier, ne devrait pas pouvoir tenir sa place au sein de la défense merengue. De son côté, l'Atletico a également ses problèmes : son attaque patine depuis que le Français Antoine Griezmann, qui flambait cet hiver, a commencé à s'éteindre avec un seul but sur ses huit derniers matchs. A son image, les autres attaquants sont muets et le peu de temps de récupération après le match nul mercredi soir à Eindhoven en Ligue des champions (0-0) n'est pas en leur faveur. «Les buts vont venir», a néanmoins assuré l'entraîneur de l'Atletico, Diego Simeone. «Il faut continuer à insister et quand il s'agit de patience, je suis le numéro un.» Le Barça dans l'histoire ? Au FC Barcelone, tous les voyants sont au vert. Le club catalan, qualifié pour la finale de la Coupe du roi contre Séville, le 22 mai, et solide leader de la Liga, a dompté Arsenal mardi en Ligue des champions (2-0) et fait un pas de plus vers un nouveau triplé, comme celui réussi en 2015. Son trio offensif «MSN» (Messi-Suarez-Neymar) semble marcher sur l'eau et ce Barça-là a tout pour marquer l'histoire. Cela débutera dès demain soir devant Séville (5e, 41 pts) : les Catalans n'ont pas concédé la moindre défaite depuis 33 rencontres, toutes compétitions confondues, et peuvent égaler la meilleure série d'invincibilité jamais réussie par un club espagnol, propriété du Real Madrid de l'entraîneur Leo Beenhakker en 1988-1989 (34 matches officiels invaincus). Gare néanmoins à Séville qui est la toute dernière équipe à l'avoir emporté face à l'ogre catalan, avec un succès 2-1 en Liga le 3 octobre. Et il avait poussé le Barça à la prolongation en Supercoupe d'Europe en août, avant de s'incliner (5-4 ap). Une curieuse statistique joue néanmoins en défaveur des Andalous qui n'ont remporté aucun match à l'extérieur en Liga cette saison. Et le Camp Nou n'est pas l'endroit idéal pour y remédier…