La décision prise par la Maison-Blanche, au début de l'année, de soumettre les voyageurs algériens à des contrôles renforcés dans les aéroports américains ne paraît avoir aucune incidence sur l'état de la coopération algéro-américaine, notamment dans son volet inhérent à la lutte contre le terrorisme. Les visites effectuées tour à tour, dernièrement à Alger, par le commandant en chef de l'Africom, du commandant des forces aériennes de la même structure et de la sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée du Maghreb et du Proche-Orient, corroborent même l'idée selon laquelle l'Algérie et les Etats-Unis sont bien partis pour conclure un partenariat durable dans le domaine de la sécurité. La coordinatrice adjointe des programmes au Bureau américain de la coordination de la lutte contre le terrorisme (structure dépendant du Département d'Etat), Mme Gina Abercrombie-Winstanley, a en tout cas confirmé, jeudi dernier, à demi-mot, que l'Algérie et les Etats-Unis ont dépassé, dans leurs échanges, le stade des discussions politiques et commencé à aborder le volet opérationnel de leur coopération sécuritaire. Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, Mme Gina Abercrombie-Winstanley, qui a une longue carrière dans les Affaires étrangères et qui est présentée comme une spécialiste du Proche-Orient, a fait en effet savoir que l'Algérie allait prendre part à un programme de lutte contre le terrorisme comprenant plusieurs volets auquel participent déjà 150 pays. Dans la foulée, elle a annoncé que les Etats-Unis considèrent l'Algérie comme l'un de leurs « meilleurs partenaires » en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. La coordinatrice adjointe des programmes au Bureau américain de la coordination de la lutte contre le terrorisme a indiqué être venue en visite à Alger à l'invitation des responsables, notamment de la Gendarmerie nationale (GN) et de la direction générale de la Sûreté nationale. Des responsables avec lesquels elle a indiqué avoir eu, entre autres, d'« excellentes discutions » centrées sur les plans technique et politique de la coopération antiterroriste entre les deux pays. S'agissant de l'aspect technique, la conférencière a mentionné que les échanges ont porté sur « la tactique et la coopération ». Et d'ajouter : « Il s'agissait d'échanges d'informations, de techniques et de technologie. » Dans son exposé introductif à la conférence de presse, la représentante du Département d'Etat américain a expliqué que le but de sa visite à Alger consistait, entre autres, aussi à « écouter les autorités algériennes, à prendre connaissance de leurs préoccupations en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme et à explorer les voies et moyens de renforcer l'excellente coopération entre l'Algérie et les Etats-unis (…) », précisant que « l'augmentation du terrorisme et de l'activité criminelle dans le nord du Sahel est une menace pour toute la région et même au-delà ». « (…) Une stabilité à long terme dépend de la capacité des gouvernements de la région à coordonner la lutte contre le terrorisme et à fournir des efforts pour mettre en place des lois. Le gouvernement américain est prêt à travailler avec le gouvernement algérien et d'autres gouvernements de la région pour atteindre ce but. Les Etats-Unis ont été et restent engagés à travailler avec les gouvernements des pays du Sahel afin de contrer la menace terroriste », a soutenu Mme Gina Abercrombie-Winstanley. Ce sera la seule fois où la diplomate américaine parlera du Sahel durant sa conférence de presse minutée en raison, a-t-on dit, de son agenda de rencontres chargé. Revenant sur les récentes mesures prises par les Etats-Unis en matière de contrôle des transports aériens, Mme Winstanley a affirmé que les autorités américaines « comprennent les appréhensions et les critiques suscitées en Algérie, aussi bien par les autorités que par les citoyens », regrettant que « cette menace terroriste eut dû imposer de telles mesures ». A ce sujet, elle a ajouté qu'« après la publication de la liste des pays concernés par ces mesures, le président Obama a promis qu'elle sera sujette à des révisions constantes ». Mme Winstanley, qui a préféré parler de « mesures sécuritaires » et non pas de liste, a affirmé que « le contrôle approfondi des passagers dans les aéroports américains et dans ceux où les vols sont en partance », pour son pays concernera l'ensemble des voyageurs quelle que soit leur nationalité, y compris « les ressortissants américains eux-mêmes ».