La compagnie nationale des hydrocarbures vient d'attribuer un contrat de 339 millions de dollars au groupe japonais de services pétroliers JGC dans l'objectif d'augmenter la production des champs pétrolifères de Hassi Messaoud. L'agence de presse Reuters, qui citait jeudi un document interne de Sonatrach, explique qu'il s'agira pour le JGC de mettre en place un procédé de revamping et de réaliser un nouveau système de production à Hassi Messaoud. Une initiative plutôt louable, lorsque l'on connaît les faibles niveaux de récupération qui limitent les niveaux de production des champs pétrolifères algériens, ceux de Hassi Messaoud en tête. Il est utile de rappeler dans ce sens que plusieurs experts et anciens responsables de Sonatrach ont maintes fois pointé la problématique des taux de récupération. On peut citer, à titre d'exemple, l'expert pétrolier Ali Kefaïfi, qui a expliqué dans l'une de ses analyses que les taux de récupérations sur le puits de Hassi Messaoud s'établissent à 15%, contre 20% à 50% dans les autres pays du monde, une situation qu'il explique par «la non-maîtrise» de l'exploitation de ces puits. Il est vrai aussi que la production primaire d'hydrocarbures a marqué un déclin chronique depuis plusieurs années. Selon M. Kefaïfi, les capacités de production de pétrole ont atteint un niveau record d'environ 1,35 mbj, vers 2007, avant de commencer à décliner depuis, pour atteindre une production de 1,19 mbj en 2014. Une tendance qui s'est maintenue en 2015. Selon les chiffres du ministère de l'Energie, la production commerciale d'énergie primaire a baissé de 1,9%, pour atteindre 112 millions de tep durant les neuf premiers mois de l'année. Sonatrach se penche sur le problème, d'autant que l'augmentation des capacités de production est devenue une question vitale dans une conjoncture marquée par la baisse des cours du brut. Il s'agit, à défaut, de remédier à la baisse des cours par une hausse de la production, de stopper l'hémorragie et de garantir un niveau minimum de revenus. C'est d'ailleurs dans ce sens que le PDG du groupe Sonatrach, Amine Mazouzi, a assuré, lundi à partir de Ghardaïa, qu'il y aura une hausse de la production dès 2016. Mais que faire ? La baisse des prix entrave les investissements dans l'amont pétrolier et les compagnies étrangères ne se bousculent plus au portillon pour relancer, en partenariat avec Sonatrach, les efforts d'exploration du domaine minier national. Les responsables du secteur s'appuient pour l'heure sur le développement de plusieurs champs existants, à l'image de Hassi Messaoud, Hassi R'mel, le bassin de Berkine et El Merk. D'ailleurs le PDG de Sonatrach a précisé que les objectifs de hausse de production de la compagnie sont portés, entre autres, par une augmentation de la production de 7 millions de mètres cubes par jour de gaz. Pour Hassi Messaoud, Amine Mazouzi évoque une progression de la production de 4000 tonnes/jour pour atteindre des sorties de 47 000 tonnes par jour. Il en est de même pour le gisement d'Oued Ennoumer, au sud-est de Ghardaïa, qui a réalisé 105% de ses objectifs de production.