Le taux de récupération dans les gisements pétroliers algériens serait actuellement de 30% bien plus bas que la moyenne mondiale, alors que celui du gaz naturel atteint les 77%. La compagnie nationale des hydrocarbures a lancé «un programme visant à rajeunir ses puits de pétrole et de gaz vieillissants et à stimuler la production dans le cadre des efforts devant remédier à la chute des recettes pétrolières». C'est ce qu'a indiqué Salah Mekmouche, vice-président de la Sonatrach pour l'exploration et le développement, dans une déclaration reprise dimanche par Reuters. Le programme en question consiste en l'utilisation de techniques «peu coûteuses, telles que les installations de production précoce (EPF) et les installations de traitement central (CPF) permettant de stimuler les puits», explique le même responsable, précisant que «six EPF ont déjà été installés autour du champ pétrolifère géant de Hassi Messaoud, à environ 400 km de Rhourd Nouss, qui produit plus de 400 000 barils par jour». En mars dernier, Sonatrach avait attribué un contrat de 339 millions de dollars au groupe japonais de services pétroliers JGC dans l'objectif d'augmenter la production des champs pétrolifères de Hassi Messaoud, à travers la mise en place d'«un procédé de revamping». Il convient de rappeler à cet effet que plusieurs experts et anciens responsables de Sonatrach ont maintes fois souligné la nécessité d'améliorer le taux de récupération des puits pétrolifères et gaziers, notamment ceux de Hassi Messaoud. Selon Abdelmadjid Attar, consultant, expert international en énergie et ancien PDG de Sonatrach, le taux de récupération dans les gisements pétroliers algériens est actuellement en moyenne de 30% bien plus bas que la moyenne mondiale, alors que celui du gaz naturel atteint les 77%. C'est pourquoi l'expert appelle à «maintenir et activer les projets de maintenance et de boosting destinés à les augmenter, tout en veillant à assurer le maximum de récupération de volumes à long terme». Au plan technique, M. Attar explique que «dans un gisement de gaz, notamment comme celui de Hassi Messaoud, au fur et à mesure que la pression en tête de puits ou que le ratio de gaz évolue, les opérations de contrôle et de surveillance des installations de surface deviennent cruciales, nécessitant même la modification des équipements ou des raccordements des puits pour permettre le maintien d'une productivité optimale». La stimulation des gisements pétroliers, quant à elle, concerne ceux «devenus très vieux» et consiste à «utiliser des techniques de récupération secondaire, voire tertiaire», explique encore l'expert. Il s'agit «d'injecter dans le réservoir de l'eau ou du gaz pour maintenir la pression des réservoirs et de permettre au pétrole de remonter en surface avec à peu près le même débit ou avec un ralentissement moins rapide», poursuit l'ex-PDG de Sonatrach. Et de préciser que «la récupération tertiaire s'effectue quand les gisements deviennent très vieux, comme ceux d'Illizi, et consiste à injecter de l'acide pour augmenter la perméabilité du réservoir». Selon Salah Mekmouche, les opérations de rajeunissement des puits et de boosting de la production récemment entamées ont commencé déjà à donner leurs fruits. La production de pétrole devrait ainsi atteindre 69 millions de tonnes d'équivalent pétrole en 2016, soit une légère augmentation par rapport à 67 millions de tonnes l'an dernier. La production de gaz devrait monter à 132,2 milliards de mètres cubes, contre 128,3 m3 en 2015 et 130,9 m3 en 2014. Pas moins de 9 milliards de dollars seraient investis chaque année dans le développement et l'exploration jusqu'en 2019.