Mahmoud Abbas a apporté son soutien à la construction par l'Egypte d'un mur souterrain à sa frontière avec la bande de Ghaza. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a demandé hier à l'ONU de transférer le dossier de l'agression israélienne sur la bande de Ghaza à la Cour pénale internationale (CPI). « Nous demandons aux Nations unies de transférer l'affaire à la CPI pour traduire en justice les criminels de guerre sionistes », a indiqué le ministre de la Justice du gouvernement limogé du Hamas, Mohammed Faraj Al-Ghoul. Ce responsable a, cependant, dit s'attendre à un blocage de l'administration américaine dans ce processus. En effet, le rapport Goldstone, commissionné par l'ONU, recommande la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) si Israël et les Palestiniens n'annoncent pas leur intention de mener des enquêtes « crédibles » sur la conduite du conflit. L'Etat hébreu craint que ses responsables politiques et militaires ne soient poursuivis par la justice internationale et éventuellement condamnés. Les dirigeants israéliens n'ont eu de cesse de « décrédibiliser » le rapport Goldstone, qualifié de « partial et malhonnête ». Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a déclaré, jeudi, n'être pas en mesure de déterminer si Israël et les Palestiniens se sont conformés à l'exigence de l'ONU d'ouvrir des enquêtes indépendantes et crédibles sur cette guerre. Maître de Ghaza, le Hamas, lui, s'est absout de tout crime de guerre en soutenant que sa branche armée avait frappé « des cibles militaires et évité les cibles civiles » israéliennes. L'offensive israélienne contre Ghaza, dénommée « Opération Plomb Durci » du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, a fait 1 450 martyrs et quelque 5 000 blessés palestiniens. Dans un entretien accordé à des rédacteurs en chef de quotidiens égyptiens, dont Al-Ahram (gouvernemental), le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a apporté son soutien à la construction par l'Egypte d'un mur souterrain à sa frontière avec la bande de Ghaza. « Le mur métallique ne vise pas à affamer le peuple palestinien (...). Les tunnels existants sont utilisés pour faire passer du whisky, de la drogue et des Mercedes. Quant aux produits humanitaires, des milliers de tonnes entrent par les points de passage », a-t-il affirmé. Les conditions de Abbas L'Egypte joue depuis plusieurs mois les médiateurs entre le Fatah et le Hamas, à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a délogé de Ghaza les forces loyales au Fatah en juin 2007. Le Caire a préparé un accord de réconciliation que seul le Fatah a signé pour l'instant, en octobre 2009. Khaled Mechaâl, chef du Hamas en exil, a récemment affirmé que la réconciliation avec le Fatah était « à portée de main », en appelant l'Egypte à accueillir une nouvelle rencontre pour sceller un accord. Mais Mahmoud Abbas a affirmé hier qu'il ne rencontrerait Mechaâl, qu'une fois que le mouvement islamiste aurait signé l'accord de réconciliation. A l'issue d'un entretien avec Hosni Moubarak, Abbes a déclaré : « Il n'y a rien à ajouter au document égyptien ou à amender », a-t-il ajouté, en allusion aux « réserves » exprimées par le Hamas sur ce document.