L'ambassadeur d'Egypte en Algérie, Abdelaziz Saïf Ennasr, a regagné, hier à 13 h, son poste à Alger après plus de deux mois d'absence. L'information, répercutée quelques heures avant son arrivée dans la capitale algérienne par l'agence égyptienne de presse, a été confirmée par une source du ministère algérien des Affaires étrangères. Invitée à commenter ce « retour », la même source a précisé à El Watan que « ce n'est pas un événement » avant d'ajouter : « C'est même un non-événement. » Notre interlocuteur a expliqué « la décision de rappeler pour consultation l'ambassadeur d'Egypte en Algérie tout autant que celle lui ordonnant de rejoindre son poste dépendent des seules autorités égyptienne ». A rappeler que M. Saif Ennasr avait été rappelé par Le Caire le 21 novembre 2009, après le match Egypte-Algérie comptant pour la qualification au Mondial 2010, qui s'était déroulé à Khartoum au Soudan. Par cette mesure, le gouvernement égyptien entendait ainsi protester contre une prétendue « agression » des supporters des Pharaons à Khartoum par des Algériens. En réalité, les autorités égyptiennes voulaient surtout faire diversion et détourner l'attention de l'opinion publique internationale sur l'agression caractérisée dont avaient fait l'objet, quelques jours auparavant au Caire, les joueurs de l'équipe algérienne de football et ses supporteurs. L'agression s'est, rappelle-t-on, produite devant les caméras de la chaîne française de télévision Canal+ qui avait suivi le périple des Verts. A mentionner que le retour à Alger de l'ambassadeur d'Egypte intervient près d'une semaine après que Abdelkader Hadjar, ambassadeur d'Algérie au Caire, ait lui aussi regagné son poste. L'ambassadeur d'Algérie est reparti au Caire le 24 janvier dernier, après plus d'un mois passé à Alger. Une source gouvernementale algérienne citée par le journal électronique TSA avait indiqué que le retour de l'ambassadeur d'Algérie en Egypte était conditionné par celui de son homologue égyptien à Alger. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a par ailleurs fait savoir mercredi, lors d'une conférence de presse animée en marge du sommet de l'Alliance présidentielle, que « ce qui s'est passé avec l'Egypte est politique, populaire et émotionnel et nécessite un règlement à plusieurs niveaux ». « Crise, incident, tempête… ça va passer », a-t-il dit, justifiant le silence de l'Algérie par le respect dont elle jouit et qu'il est facile « de jeter la pierre ». L'Algérie, avait-il soutenu, avait décidé de ne pas rajouter à la tension, les deux pays ayant dans un cadre global des intérêts communs. Quant au retour de M. Hadjar à son poste au Caire, M. Ouyahia l'a expliqué par la volonté de faire capoter les intentions des pays qui ont proposé leur médiation. A l'occasion, il réitérera de manière claire le refus de l'Algérie de demander des excuses à l'Egypte. « Je ne demande pas d'excuses à l'Egypte », avait-il dit.