a eu lieu, finalement, pour cause de décès d'un habitant du quartier Assam à la Maison de jeunes de Tiniri, dans la commune d'Akfadou. Cette «translation» accomplie dare-dare, sans tracas, avec maintien dans sa quasi-totalité du programme de festivités est vue par les festivaliers comme une prouesse qui honore l'association. Pour la plupart, ce n'est pas du tout chose aisée de déplacer à la veille de l'événement tout un festival et de le mener à bien. Le dynamisme de l'association et la disponibilité des deux APC, de Tifra et d'Akfadou, ont fait que tous les désagréments et les imprévus de dernière minute ont été aplanis pour donner toutes ses chances à ce festival. Organisée en hommage à Idir Akfadou, qui aligne derrière lui quarante années de parcours artistique, cette 5e édition a tenu toutes ses promesses. Retrouvailles, foule nombreuse, ambiance bon enfant, programme varié… tous les ingrédients d'une bonne manifestation étaient réunis. «Les gens sont accueillants, la manifestation se déroule de manière convenable. Grand hommage à l'association Ithri», nous déclare, dans ce sens, Ouazib Mohand Ameziane. Mêmes impressions recueillies auprès de Kaci Boussaâd, qui ajoute que «même le temps s'est radouci et s'est mis au beau». Ouverture jumelée Abrité par la salle de spectacles de la Maison de jeunes de Tiniri, le coup d'envoi des festivités donné par le président du festival, Mourad Touak, a eu lieu, sous les auspices de deux présidents d'APC, Rabah Meksem (Tifra) et Mhenni Hadaddou (Akfadou). Une première dans l'histoire de ce festival. «Un jumelage heureux à approfondir», estiment certains. «Akfadou et Tifra étaient, dans le temps, une seule commune» rappellent d'autres. Ayant commencé par de la poésie et des tours de chants exécutés par la chorale d'Ikedjane, le programme de la première journée de ce festival a été marqué, notamment, par la conférence-débat présentée conjointement par l'écrivain Younès Adli et Karim Cheikh, animateur à la radio Soummam. Au deuxième jour du festival, alors qu'au village Ibouraïne c'est la sortie collective des villageois pour récolter les racines de la plante aderyis et d'autres feuilles d'arbustes devant servir à la préparation du couscous de fête, à la Maison de jeunes Tiniri, les visiteurs arpentent les stands d'exposition présentant à la vente des articles de vannerie et des gâteaux faits maison. Aux alentours de 14h, c'est le début de la table ronde organisée en l'honneur d'Idir Akfadou, le parrain du festival. Des amis et parents du chanteur se sont succédé sur le plateau pour apporter leurs témoignages émaillés d'anecdotes et chanter parfois a capella. Modeste, pugnace, voix belle et unique, défenseur de l'identité berbère, maître de la chanson folklorique, disponible pour les bonnes causes… on ne tarissait pas d'éloges envers Idir, lui qui, dit-on, a donné quarante ans de sa vie pour un art qui ne nourrit pas son homme. Ouazib Mohand Amezaine, Kaci Boussaâd, Louisa, Khellaf Oudjedi, Tarik Baylache, Touak Mourad… tous les participants à cette table ronde ont comblé d'honneur Idir Akfadou qui, sous ce débordement de compliments, fut gagné par une forte émotion. Larmes, congratulations et embrassades. La soirée musicale qui a suivi cette table ronde et qui s'est prolongée jusqu'à une heure du matin a réuni tous les chanteurs locaux ayant à leur actif un produit édité : Tarik Akfadou, Baylache, Madani Sadji, Karim Fergane, Yanis Oudjeddi, Ithran… Les familles en force Commencé avec les sons de la cornemuse de la troupe folklorique «Lghida» d'Akfadou et clôturé par le gala d'adieu, le dernier jour du festival est marqué par la présence de nombreuses familles. Dès le matin, la salle de spectacles est pleine comme un œuf de femmes de tous âges. «Le label de ce festival, c'est la présence en force des familles», signale Kamel Zirem, présentateur des festivités. Après le partage du repas de circonstance, «seksou ouderyis», apprécié et loué par tout le monde, le gala artistique, en l'honneur d'Idir Akfadou, qui a regroupé une brochette d'artistes, a commencé aux environs de 14h. Idir Akfadou, Amour Abdenour, Kaci Bousaâd, Anza, Ouazib Mohand Ameziane, Kamel N'Ali, Malek Bachi, Louisa… se sont relayés sur scène au grand bonheur des nombreux fans venus les admirer et les acclamer. Kouche Mhenni, le danseur traditionnel du village Laâzib, n'a pas manqué à la tradition. Se mettant en transe à chaque passage d'une chanson d'ambiance, il attire sur lui tous les regards et les objectifs des appareils photos. L'ambiance était bon enfant. Comme de coutume dans ce festival, un burnous de la dignité a été remis à Idir en signe de reconnaissance pour son parcours honorable. Le tomber du rideau de ce festival s'est déroulé sous les ovations du public avec l'impression d'un grand travail culturel accompli.