En cause, Kamel Djoudi a, selon des sources sûres, refusé l'instruction de sa tutelle quant au limogeage du PDG du groupe Batimétal. Dépendant également d'Imétal, ce dernier a été limogé, hier, par le ministre lui-même, affirment les mêmes sources. Cependant, d'aucuns s'interrogent sur les raisons ayant conduit le PDG du groupe Imétal à refuser la décision de sa hiérarchie. «Il est incompréhensible que Djoudi refuse d'exécuter une instruction de son ministre. D'autant qu'il n'a jamais adopté ce comportement auparavant lorsque cette même tutelle avait décidé du limogeage des PDG de Fondal, d'Alfapipe et même d'Algérie Qatar Steel (AQS) en charge du projet du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel). En disgrâce suite à l'affaire des Panama Papers, Bouchouareb a vraisemblablement sévi pour confirmer son statut», estiment des cadres d'Imétal. Cependant, cette «incartade» de Djoudi ne semble pas la seule raison l'ayant conduit à démissionner. En effet, plusieurs dossiers dont il est en charge ont été un échec total. Il en est ainsi de la réorganisation du groupe Imétal qui, depuis sa création en février 2015 et son arrivée deux mois après, n'a pas été concrétisée juridiquement jusqu'à ce jour. «Finalisée fin décembre 2015, la restructuration du secteur de la sidérurgie et de la métallurgie n'a pas respecté les dispositions prévues par l'article 744 et suite… du code du commerce ; de même que la résolution du CPE relative aux opérations de transfert, de fusion-absorption… Le groupe Imétal déclare la fin de l'existence de ses entreprises au 31 décembre 2015 et procède au transfert de ses filiales en violation flagrante des lois de la République. Une cession d'existence d'une société doit être suivie simultanément par la création d'une autre entité juridiquement viable, dans le souci d'encadrer le patrimoine et le personnel existants. Dissoutes, ces unités activent actuellement de fait et non de droit», dénonce un commissaire aux comptes invalidant la modification à plusieurs reprises des PV d'assemblées générales extraordinaires. Le dossier d'ArcelorMittal Algérie (AMA) est une preuve édifiante. En effet, le complexe d'El Hadjar qui est à l'arrêt total depuis novembre 2015 est toujours dénommé ArcelorMittal Algérie. Jusqu'à hier, son registre du commerce est au nom d'AMA. Ce qui implique logiquement qu'il détient toujours les 49% des actifs. Et l'Indien Mukund Kulkarni est le directeur général de l'usine. Mieux encore, le CPE que préside Abdelmalek Sellal n'a toujours pas validé officiellement la reprise des actions d'AMA par la partie algérienne. Il en est de même pour le projet d'AQS, dont les premiers essais étaient prévus pour juin 2016. Actuellement, il est à peine à 20% de ses objectifs.