«lieux de forte implantation industrielle à l'époque des vagues d'immigration importantes de ces populations», indique l'Insee. 56% résident dans les départements de Seine-Saint-Denis, de Paris et du Val-de-Marne. L'Insee précise que c'est là une particularité puisque les Marocains, «arrivés plus récemment en France que les Algériens, sont un peu plus dispersés sur le territoire et plus présents dans les zones méridionales. La moitié d'entre eux résident dans sept grandes aires urbaines (Paris, Montpellier, Avignon, Lille, Lyon, Toulouse et Marseille). En outre, ils habitent plus fréquemment que les autres immigrés d'origine maghrébine dans l'espace des petites ou moyennes aires». Dans ces grandes aires, les immigrés vivent en cohabitation avec les immigrés de l'Afrique hors Maghreb, arrivés plus récemment, et ceux nés en Asie dont les immigrés venus de Chine qui vivent majoritairement dans l'aire urbaine de Paris (65 % y habitent). C'est dire que le phénomène de ghettoïsation perdure. Il est troublant de voir dans les conclusions de l'Insee que neuf immigrés en France sur dix «résident dans l'espace des grandes aires urbaines alors que c'est seulement le cas de huit habitants non immigrés sur dix». Par rapport à la population nationale, l'aire urbaine de Paris regroupe à elle seule 38,2% de la population immigrée (2,2 millions de personnes) et 17,1% de la population non immigrée (10,2 millions de personnes). «Les six plus grandes aires urbaines de province, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Bordeaux et Nice, regroupent une proportion proche de chacune de ces deux populations : 15% des immigrés et 13% des non-immigrés, soit 842 000 immigrés et 7,7 millions de non-immigrés, y habitent». Cet effet urbain de la population immigrée s'accroît avec les nouveaux arrivés puisque «89,6% des immigrés entrés en France au cours des cinq dernières années habitent dans l'espace des grandes aires urbaines, soit autant que l'ensemble des immigrés résidant en France en 2012», dont un tiers (32,1%) dans l'aire urbaine de Paris, soit un peu moins par rapport à l'ensemble des immigrés cité plus haut (38,2%). Selon le recensement de la population de 2012, la France compte 65,2 millions d'habitants dont 5,7 millions d'immigrés (parmi eux, 40% ont acquis la nationalité française), soit 8,7% de l'ensemble de la population. W. Mebarek
* Il est à préciser la définition de l'Insee : «Un immigré est une personne née de nationalité étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Certains immigrés ont pu devenir français par acquisition de la nationalité, les autres restant étrangers».