Les immigrés ou descendants d'immigrés sont plus touchés par la longévité du chômage que les natifs de France. Cette donnée, déjà connue, vient d'être comptabilisée par un rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Lyon De notre correspondant L'Insee a publié, mercredi dernier, un rapport sur l'état du chômage en France. Depuis 2008, le nombre de personnes en difficulté sociale extrême s'est accru de 56%, dans un contexte de hausse globale du chômage de 43%. Concrètement, quatre chômeurs sur dix, soit 1,1 million de personnes, sont en situation de chômage de longue durée, c'est-à-dire au chômage depuis au moins un an. Pour ce qui est des populations immigrées, indique le rapport, dans les zones urbaines sensibles (ZUS) où beaucoup résident, le taux de chômage de longue durée est près de trois fois supérieur à ce qu'il est hors de ces territoires (10,5% contre 3,6%). Il faut d'abord rappeler la définition de l'Insee : une personne immigrée est une personne née étrangère à l'étranger, même si elle a obtenu par la suite la nationalité française. Un descendant d'immigré(s) est une personne née en France et ayant au moins un parent immigré. Précisons aussi que la loi empêche l'organisme de classer les immigrés par origines nationales. Ainsi donc, l'Insee explique que «cette différence s'explique en partie par les caractéristiques des habitants, notamment leur origine. Près d'un quart des actifs en ZUS sont immigrés (un actif sur dix en France métropolitaine) et 18% sont descendants d'immigré(s) (un sur dix en France métropolitaine), et le taux de chômage de longue durée des personnes immigrées est de 8,1% contre 3,2% pour les personnes nées françaises de parents français, et 5,8% pour les descendants d'immigré(s). A caractéristiques égales, les écarts restent importants et significatifs : le risque de chômage est 1,9 fois plus élevé pour les immigrés et 1,4 fois pour les descendants d'immigré(s) par rapport aux personnes nées françaises de parents français. Une fois au chômage, le risque de chômage de longue durée est là encore de 20% supérieur pour les immigrés comme pour leurs descendants».