architecte et enseignante à la faculté d'architecture et d'urbanisme de Constantine. Un sujet qui n'a pas manqué de susciter une polémique conjuguée à la langue de bois et à l'autosatisfaction des cadres de la direction de la culture et des membres de l'office de gestion et d'exploitation des biens culturelle (OGEBC). La communication de Souad Boudemagh, présentée, mercredi dernier, à la maison de la culture Al Khalifa, à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine à Constantine, organisée par la direction de la culture, a été basée sur les travaux de : Imen Fantazi, Hind Guerbougj et Mohamed Boudraam, trois étudiants en master management de projet. La conférencière a signalé la complexité du tissu urbain de la ville du Vieux rocher. Une difficulté qui exige une exactitude dans la réalisation de toute opération de réhabilitation. Une exactitude exigée dans toutes les étapes dictées par la législation. Il faut savoir que le projet de réhabilitation de la vieille ville de Constantine, date de 2013 et dont la finalité a été programmée juste après la manifestation; Constantine capitale de la culture arabe, mais hélas aucun avancement dans la réalisation n'est visible, ni par les professionnels ni par les citoyens. Par ce fait une question est revenue tout au long de la communication: à quoi est du ce retard dans le projet ? Souad Boudmagh a présenté une ébauche de réponse à cette question sérieuse. La non actualisation des états de lieux du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS), semble être un des soucis majeurs. Il faut savoir que le PPSMVSS est un plan publié dans le journal officiel de la République algérienne (joradp), selon le cas, par arrêté ministériel ou par décret exécutif conformément à la loi 98-04. La direction de la culture de la wilaya, en concertation avec le ou les présidents des assemblées communales concernées, est chargée de la mise en œuvre et de la gestion du PPSMVSS-(articles 16 et 17 de la loi). L'actualisation des ces données, ou leur modification, doit se faire dans les mêmes formes prévalant pour son établissement (article 22). C'est sur ce point d'actualisation que des membres de l'OGEBC) semblent ne pas être d'accord avec l'universitaire. L'actualisation des données est pourtant la clé d'une étude adéquate et qui dépasse le stade du simple constat. Outre cela, l'universitaire a ajouté d'autres points handicapants, dont le manque de coordination entre les différents secteurs acteurs dans la réhabilitation et la population, la non implication des citoyens, et surtout l'inexistence d'une relation complémentaire entre le maitre d'ouvrage et l'assistant du maitre d'ouvrage. L'intervenante a également souligné les impacts de la défaillance dans ce processus de réhabilitation, en mettant le doigt sur le manque d'anticipation sur le nombre de citoyens à prendre en charge lors des actions de relogement, et sur le nombre de commerçants à indemniser et surtout l'absence d'une étude pour l'évacuation des lieux. Un manque de rigueur dans les études qui conduit à un retard considérable dans l'état d'avancement. Une situation justifiée par la non-spécialisation des qualifications des travailleurs dans le secteur du bâtiment. L'universitaire a précisé que juste 18% des employés ont les qualifications adéquates au poste qu'ils occupent, dans la majorité des projets. C'est à cause de ce manque de qualification que l'Algérie a eu recours à des conventions avec des spécialistes étrangers en matière de réhabilitation en particuliers d'Italie. Mais hélas le résultat laisse encore à désirer, vu que les Italiens ont quitté les projets.