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L'Archevêque d'Alger, Ghaleb Bader, à propos du respect des cultes : « Nous voulons être considérés comme des Algériens à 100% » La liberté religieuse en question
« Ne nous jugez pas sur l'histoire, mais sur le présent et sur ce que nous ferons à l'avenir. » Cette phrase a été lancée par Ghaleb Bader, archevêque d'Alger, à l'adresse des participants au séminaire international sur « L'exercice des cultes religieux, un droit consacré par la religion et la loi », organisé hier à Dar El Imam, à Alger. « Je demande à nos frères, les Algériens, de ne pas nous juger sur le passé, mais sur ce que nous faisons actuellement. L'histoire est pleine d'erreurs commises de part et d'autre », déclare-t-il. Ghaleb Bader paraît très inquiet de la situation de l'Eglise en Algérie. Et il s'est dit un peu soulagé par le discours tenu par les autorités algériennes et les intervenants lors de cette rencontre. « Je suis heureux de savoir que les Algériens ne nous prennent pas pour des ennemis. J'étais vraiment inquiet, mais ce que j'ai entendu ici m'a soulagé. Nous voulons être une partie du peuple algérien. » Nous voulons être considérés comme des Algériens à 100% et que l'Eglise soit vue comme une institution algérienne », lance-t-il. Dans son intervention, Ghaleb Bader revient également sur l'ordonnance régissant l'exercice des cultes non musulmans en Algérie qui a été promulguée en 2006. Tout en saluant ce texte, l'archevêque d'Alger affirme qu'un bilan de ce texte s'impose, après quatre ans de sa mise en application. L'orateur reconnaît également qu'« il n'y a eu aucun dépassement dans l'exercice du culte chrétien en Algérie ». Selon lui, l'Eglise est pour l'organisation. Dans ce sens, il précise qu'il « approuve totalement les dispositions générales prévues par l'ordonnance en question ». Intervenant par la même occasion, l'ancien archevêque émérite de l'Eglise catholique d'Alger, Mgr. Henri Tessier, appelle les représentants des différentes religions à tenter de dépasser les problèmes existants et d'œuvrer à instaurer un véritable dialogue des religions. 15 000 associations religieuses, dont celles des juifs S'exprimant à l'ouverture de ce séminaire, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, affirme qu'« aucune église n'a été fermée dans le pays ». « L'Algérie a garanti aux chrétiens l'exercice de leur culte en toute liberté et sérénité dans les lieux destinés à cet effet conformément à l'ordonnance régissant l'exercice des cultes, promulguée en 2006 », déclare-t-il. Le ministère, ajoute-t-il, travaille avec toutes les associations à caractère religieux activant en Algérie depuis 1962. « En Algérie, il y a 15 000 associations religieuses, dont même des organisations juives. Nous travaillons avec tout le monde sans exception », souligne le ministre. Cependant, Bouabdellah Ghlamallah dénonce les pratiques de prosélytisme. « Nous sommes contre des pratiques consistant à soudoyer des Algériens musulmans avec de l'argent. Ce sont d'ailleurs des pratiques interdites partout dans le monde », ajoute-t-il, en indiquant que la décennie du terrorisme a faussé le principe de la liberté religieuse en Algérie. Il affirme, dans ce sens, que la société algérienne « est tolérante et n'attente aucunement à la liberté d'autrui, chrétiens et juifs compris ». « L'histoire retient que l'Algérie qui a connu différentes religions, du christianisme à l'islam, a toujours garanti à ses diverses communautés religieuses le libre exercice de leurs cultes respectifs », enchaîne-t-il. Les participants à cette rencontre ont beaucoup axé leurs interventions sur « la lutte existante actuellement dans le pays entre musulmans et chrétiens ». Alors que les défenseurs de l'islam dénoncent le recours à des moyens déloyaux pour faire convertir des Algériens musulmans, les représentants de l'Eglise se défendent. Ils affirment qu'ils sont très regardants sur la bonne foi des personnes voulant intégrer l'Eglise. « Nous n'acceptons pas des gens dans l'Eglise, dont l'intérêt est le gain matériel », soutiennent les représentants du christianisme.