Selon le rectorat, «l'université s'est engagée depuis plusieurs années dans la voie de l'insertion professionnelle des étudiants et cet engagement demeure une de ses préoccupations majeures». De ces structures, il est mentionné le Bureau lien entreprise-universités (BLEU) pour l'organisation et le suivi des stages ; la maison de l'entrepreneuriat pour la création des entreprises, le centre des carrières dédié à l'emploi et le club université/entreprise qui est un espace d'échanges, de complémentarité et d'actions dans le domaine de l'investissement. La concrétisation de cette relation entre l'enseignement supérieur et le secteur économique est devenue palpable, selon le rectorat, en vertu d'une stratégie d'enseignement, payable à long terme. Et de revenir sur cette dynamique naissante grâce à «l'organisation d'un enseignement d'imprégnation dans l'entreprise où le stage qu'effectue l'étudiant au sein de l'entreprise devient un élément essentiel permettant l'insertion professionnelle». Mais pas seulement. Il faudra aussi compter avec «la programmation d'un nombre important de diplômés en fin de cycle, que ce soit en licence ou en mastère afin de réaliser les travaux de fin d'études dans le cadre de l'encadrement mixte de l'académicien et du professionnel et dans le cadre des conventions signées entre l'UFMC et les partenaires socioéconomiques», selon toujours la même source. L'université de Constantine 1 vise, en outre, dans sa quête du «tout-emploi», l'accessibilité à la formation, particulièrement en matière de rencontre avec les institutions et les entreprises en charge de la question de l'emploi. Pour ce faire, elle aura recours à l'insertion d'un portail au niveau du site de l'université pour indiquer les potentialités et les modalités d'emploi dans les différents secteurs. L'installation récemment d'un club université/entrepreneurs ou encore la convention signée avec la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) s'inscrit dans cette droite ligne, axée sur l'implication des professionnels dans différentes formations en licence et en mastère, notamment dans les parcours professionnalisants. D'ailleurs, il est prévu «la participation du partenaire socioéconomique dans les jurys d'évaluation des mémoires de fin d'études», sera-t-il précisé. Une disposition qui ne semble pas du goût de la communauté estudiantine qui y décèle une intrusion du monde économique dans l'enceinte du savoir. «Je ne vois pas pourquoi un chef d'entreprise pourrait m'évaluer et sur quels critères il pourrait le faire», s'est interrogé Rédha, de la faculté des sciences de la technologie. Et il n'est pas le seul à se questionner sur une éventuelle évaluation par des non-enseignants. «Nous ne sommes jamais associés aux décisions pédagogiques», ont indiqué quelques représentants des organisations estudiantines. Il est vrai que dans le communiqué publié, le rectorat n'était pas prolixe en explications. Peut-être parce qu'on n'en est pas encore là. Des clarifications, si besoin est, viendront le jour venu. Et ce n'est pas l'unique nouveauté. Fait inédit, la professionnalisation viendrait, en parallèle, de l'intégration du statut de l'«étudiant entrepreneur». Un statut pour ceux qui aspirent à la création d'une entreprise, avec l'assurance d'un accompagnement de «la maison de l'entrepreneuriat» pour une durée d'une année. VERS LE STATUT D'ÉTUDIANT-ENTREPRENEUR «Cette nomenclature qui n'est pas exhaustive se base sur plusieurs moyens afin de réussir l'insertion des diplômés dans le secteur socioéconomique», nous a-t-on précisé. En clair, il est question de «la promotion et du marketing des formations proposées par l'UFMC, de l'accompagnement des diplômés à placer leurs CV à travers le centre des carrières, le lobbying et le parrainage réalisés par les entreprises, la préparation des étudiants à se projeter dans le monde du travail à travers leurs différents projets professionnels en proposant des solutions innovantes aux entreprises ciblées». L'implication du monde de l'entreprise dans la recherche universitaire ne peut se faire du jour au lendemain. Elle exige l'actionnement d'une batterie de mesures contenues dans une politique globale incitative. Pour l'UFMC, «la recherche universitaire est également impliquée pour fusionner avec le secteur socioéconomique à travers le renforcement de ses capacités à la réalisation des prestations de services en matière d'étude, de recherche et d'expertise, la réalisation de thèmes en entreprise et de leur cofinancement, la valorisation des résultats de la recherche et enfin l'installation d'équipements et de nombreuses plateformes». Exemple de plateformes, celle de biotechnologies végétales aux services de la formation, la recherche et la création d'entreprises. Ou encore le programme Co-construction d'une offre de formation à finalité d'employabilité élevée (Coffee) dont l'objectif premier est de proposer une structure et une méthodologie permettant de créer en Algérie des licences professionnalisantes visant une forte employabilité des diplômés. C'est d'ailleurs dans cet esprit que la 7e édition du Salon de l'emploi sera organisée les 1 et 2 juin prochain, sous le slogan: «Un partenariat université/entreprise, pour réussir l'insertion professionnelle des diplômés». L'université Mentouri nourrit, à cet effet, de grandes ambitions de parrainage. «Nous souhaitons que des professionnels informent les étudiants sur les démarches de candidature à un poste de travail, les profils requis et l'évolution du marché de l'emploi. Nous espérons une grande participation des entreprises dans ce Salon et un maximum de réponses favorables», nous a-t-on déclaré. Des modèles de convention ont été adressés à une foultitude d'entités économiques et industrielles de Constantine «dans le but de collaborer et réaliser ensemble des projets communs en faveur du développement local et pour renforcer les échanges mutuels», conclut le rectorat.