C'est aujourd'hui que s'ouvre le Salon de l'emploi organisé par l'université Frères Mentouri de Constantine (UFMC). Cette 7e édition est loin de ressembler aux précédentes, bien que la finalité soit unique, à savoir assurer des débouchés professionnels pour les différentes promotions sortantes. Différentes toutefois par les progrès enregistrés cette année sur le plan pédago-professionnel, résultant d'une multitude de procédés ayant scellé des accords prometteurs avec plusieurs acteurs économiques. «Les professionnels des secteurs socioéconomiques, présenteront aux étudiants des idées de montage d'entreprise, les démarches de candidature à un poste de travail, les profils requis et l'évolution du marché de l'emploi. Un programme très riche est au rendez-vous lors de ces deux journées, tel que la présentation du projet européen Coffee, qui concerne la coconstruction de licences professionnalisantes, avec implication du secteur socio-économique…», a-t-on appris auprès du rectorat. C'est dans cet esprit d'entrepreneuriat que se tient ce Salon, les 1er et 2 juin, au niveau du bloc des lettres de l'université Aïn El Bey. Une course d'obstacles, pour mieux illustrer l'itinéraire que l'UFMC tente de baliser pour des milliers d'étudiants en fin de cycle. Entre la quête d'une implication effective dans le monde de l'entreprise et l'obtention de résultats, un pas est franchi durant l'année universitaire 2015-2016. D'où le slogan «Un entrepreneuriat université-entreprise pour l'insertion professionnelle des diplômés». C'est à travers cette initiative que les stratégies en matière d'emploi sont dévoilées. Les partenaires habituels de ce genre de manifestations seront présents, dont l'Ansej, qui, désormais, cible les compétences universitaires. «Notre priorité en tant qu'agence, actuellement, est l'étudiant. La création d'entreprises exige un savoir-faire et des idées novatrices, des qualités que les étudiants peuvent détenir et véhiculer», nous-a-t-on déclaré. L'Ansej, qui travaille en étroite collaboration avec le centre de carrière, a réussi à réaliser un taux à deux chiffres dans la création d'entreprises. «Grâce à la mission de l'entrepreneuriat, la création d'entreprises est passée de 10% à 15% en quelques années» soutient-on. L'accompagnement, l'orientation et l'exploitation des potentialités est le nouveau credo des organismes d'emploi qui font presque du porte-à-porte afin de dénicher les futurs acteurs de la scène économique. Mais l'université ne s'appuie plus sur cette béquille uniquement. Elle a diversifié ses partenaires dans une dynamique plus offensive, se traduisant par, entre autres, la signature de conventions-cadres avec des entités économiques. La dernière en date est celle conclue, cette semaine, avec le bureau de la Confédération algérienne du patronat (CAP), qui prévoit que «des groupes d'entrepreneurs bénéficient de cours d'anglais chaque semaine selon un planning arrêté conjointement avec le rectorat de l'université. En contrepartie, la CAP s'engage à coencadrer les projets de fin d'études des stagiaires accueillis au sein des unités de ses adhérents et de prendre part à tout événement scientifique organisé par l'université». Le mois dernier, c'est avec la SNTF qu'il y a eu rapprochement via une autre convention, d'une durée de trois ans, dont les axes majeurs s'articulent autour «des modalités de partenariat entre les deux parties afin de conjuguer les potentialités humaines et matérielles dans le domaine de la recherche, de la formation professionnalisante des étudiants à travers des stages pratiques, des encadrements de mémoires de fin d'études, de définition de projets conjoints entre autres», selon le rectorat de L'UFMC. Précisément, ce partenariat engage les unités de la SNTF à accueillir des étudiants choisis conformément à un profil pédagogique pour y effectuer des stages, outre l'option de l'encadrement des projets de fin de cycle. Pour sa part, l'université mettra à disposition de son partenaire les listes des promotions sortantes en ingénierie des transports pour d'éventuels recrutements, et aussi de soumettre les thèmes de recherche qui intéressent la SNTF ou encore d'organiser des formations qualifiantes au profit de son personnel. Le Salon de l'emploi s'ouvre alors que le club université-entreprises vient d'être installé. Un autre atout en matière d'employabilité. Un espace de concertation, d'échanges et de réflexion sur le monde de l'entreprise visant plusieurs objectifs, dont le soutien au développement local et régional, la mise en exergue de l'offre de formation universitaire auprès des entreprises, facilitation de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, l'optimisation du transfert technologique, l'innovation et la diffusion de la culture de l'entreprise à l'université. Ce club a vu l'adhésion de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), de l'ANEM, de l'Ansej, de la Confédération algérienne du patronat (CAP), d'entreprises nationales activant dans les secteurs de la mécanique, l'agroalimentaire et le BTP, dont l'Entreprise tracteurs agricoles (Etrag), Safilait, Entreprise moteurs (EMO), l'Union nationale des entreprises de bâtiment (UNEB), l'entreprise agricole Sahraoui et Production machines outils (PMO). LA PROFESSIONNALISATION EN LIGNE DE MIRE Selon les organisateurs, «l'université s'est engagée depuis plusieurs années dans la voie de l'insertion professionnelle des étudiants et cet engagement demeure une de ses préoccupations majeures».Parmi ces structures, le Bureau lien entreprise-université (BLEU) chargé de l'organisation et du suivi des stages ; la Maison de l'entrepreneuriat pour la création d'entreprises ; le centre des carrières dédié. La concrétisation de cette relation entre l'enseignement supérieur et le secteur économique est devenue palpable, selon le rectorat, en vertu d'une stratégie d'enseignement payante à long terme. Et de revenir sur cette dynamique naissante grâce à «l'organisation d'un enseignement d'imprégnation dans l'entreprise où le stage qu'effectue l'étudiant au sein de l'entreprise devient un élément essentiel permettant l'insertion professionnelle». Mais pas seulement. Il faudra aussi compter avec «la programmation d'un nombre important de diplômés en fin de cycle, que ce soit en licence ou en mastère, afin de réaliser les travaux de fin d'études dans le cadre de l'encadrement mixte de l'académicien et du professionnel et dans le cadre des conventions signées entre l'UFMC et les partenaires socioéconomiques», selon toujours la même source. Le programme Coffee (Construction d'un Office de formation à finalité d'employabilité élevée), l'un des procédés pris à bras-le- corps par l'UFMC, est perçu comme l'ultime moyen de vaincre le chômage chez les jeunes diplômés. Il sera expliqué et vugarisé à la communauté estudiantine lors de ce Salon. Relevant du programme d'échange d'étudiants et d'enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes, en l'occurrence Erasmus+, le projet Coffee, d'une durée de trois ans, regroupe 18 partenaires, dont le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, neuf universités algériennes, deux partenaires socioéconomiques (la Chambre algérienne de commerce et industrie et l'Association pour le développement et la promotion de l'entreprise), le centre de compétence Forem-environnement et cinq universités européennes. Le programme Coffee est coordonné par l'université de Montpellier (France). Lancé en octobre 2015 et devant prendre fin en 2018, il est soutenu par la Commission européenne, avec un budget de plus de 900 000 euros et ambitionne de répondre aux besoins du monde socio-économique algérien en cadres moyens rapidement opérationnels par le biais de la création de formation professionnalisante de niveau bac+3. Au terme de ce programme, une maquette pour la construction des licences professionnalisantes, 18 en tout, sera élaborée. Des licences professionnelles en mécanique, sciences topographiques et énergies renouvelables ont été retenues par l'université Frères Mentouri.