Dans cet ouvrage collectif, c'est Oulhadj Naït Djoudi, géographe et maître de conférences HDR à l'université de Tizi Ouzou, qui s'est consacré au chapitre du royaume de Koukou. On apprend qu'à l'origine, Koukou n'était qu'un petit village dans la vallée du Sébaou, non loin de Aïn El Hammam, avant d'être érigé, en 1510, au rang de royaume. Située sur les premiers contreforts du Djurdjura, explique l'ouvrage du Crasc, «ou pour être plus précis à la confluence orographique du massif de l'Akfadou et du Djurdjura, au cœur même du finage relevant de la tribu des At Yahia», cette cité «offrait à maints égards des conditions de protection idéales». La capitale de ce nouveau royaume, fondée par Ahmed El Qadi, était Aourir. La nomination de cette capitale s'est faite, selon Oulhadj Naït Djoudi, «suite à l'anarchie qui a régné à la fin du XVe siècle». L'auteur étaye ses propos en se référant à de nombreux auteurs, pour qui Ahmed El Qadi «avait été assez habile et surtout audacieux pour s'affranchir de la tutelle hafside et se constituer son propre royaume». Il se serait alors, de manière toute naturelle, «retiré dans les montagnes de la Kabylie, au Djurdjura, y fondant sa première capitale, Aourir». Et de constater plus loin : «Où, sinon au milieu des siens, au sein de la petite tribu des At Ghobbri, se serait-il senti mieux en sécurité ?» Ensuite, c'est précisément la ville de Koukou qui fut nommée capitale, «probablement vers 1518». Quant aux raisons du transfert de la capitale, elles sont simples, selon l'auteur du chapitre : elles font «suite à la campagne de Ténès et Tlemcen, menée aux côtés de Aroudj (où ce dernier trouva la mort) qu'Ahmed El Qadi (redoutant les représailles de Kheirddine, son frère) jugea impératif et impérieux de transférer sa capitale à Koukou».