Iggy Azalea, 26 ans, a montré a des dizaines de milliers de personnes qu'elle ne faisait pas de la figuration et qu'elle n'était pas aux antipodes du rap. Elle a démontré qu'elle est une hip-hopper mais pas une « caricature très « hipster ». C'est que Iggy Azalea est et sera dans la place. Bien qu'elle détonne avec le profil caractéristique de la planète du rap. Car blonde, grande, mannequin et australienne de surcroît, est une rappeuse à la peau blanche mais à l'âme noire. Une sister soul. Dont acte ! Et elle a toasté avec ses tripes accompagnée d'un possee ( collectif) dans la culture urbaine hip-hop regroupant quatre danseuses, des B-girls par opposition aux B-boys, deux choristes et un DJ aux manettes.
Connue pour ses affriolantes tenues de scène, Iggy Azalea n'a pas dérogé à sa tradition à l'image de son hit « Fancy »( huppé, classe). Elle arborera un mini short noir, des bottes à lacets, un corset et une longue natte. Un total look d'amazone. Une sorte d'Eminem féminin qui interprétera une tracklist comptant des titres à succès tels que Black Widow, Work, Azillion, Beg For It, Murda Bizness, Fancy, All Hands on deck, Beg For It, Beat Down, Bounce, My World, Pu$$y( lettre S du dollar) Iggy SZN ou encore Team, son nouveau single issu de l'album Digital Distorsion qui sortira la fin de la semaine prochaine. Et ce, avec ce flow, cette balistique verbale, cette rage et par intermittence, avec cette coquetterie scénique : Iggy Azalea tirant et exhibant sa tresse d'une manière insolente. Un gimmick ostentatoire propre aux battles( joutes lyriques du rap). « J'ai été influencée par La rappeuse Lil Kim et Eve quand elle avait fait ce duo avec Gwen Stefani. » nous confiera-t-elle.
Marcus Miller, une légende à Bouregreg
La scène de Bouregreg dédiée à la musique africaine a accueilli un grand Monsieur du jazz mais d'une humilité forçant le respect, l'Américain Marcus Miller, le fameux bassiste, multi-instrumentiste et producteur ayant joué avec le légendaire Miles Davis, Herbie Hancock, Dizzy Gillespie, Wayane Shorter, Eric Clapton, Roberta Flack, Aretha Franklin, Paul Simon, Eric Clapton, George Benson, Al Jarreau, Chaka Kahan, Snoop Dogg ou encore Paul Simon. Un pedigree impressionnant allant de Frank Sinatra à Elton John en passant par LL Cool J. Marcus Miller a livré une prestation de choix, sans fioriture mais avec justesse. Son line-up : un batteur, un claviériste, un saxophoniste, une trompettiste et lui à la basse.
Le public tout ouïe appréciera les titres Panther, Hylife, B's River, Son of Macbeth, Cherokee, Blast ou encore Frankenstein. Mais il y eut des moments forts quand Marcus et sa formation ont exécuté Gorée (Go-ray) parlant d'esclavagisme , Jean-Pierre de Miles Davis et Papa Was A Rolling Stone des Temptations. Un hommage à l'âge d'or du label Tamla Motown très cher à Berry Gordy ayant vu l'explosion de chanteurs comme Stevie Wonder, Diana Ross and The Supremes, Marvin Gaye ou encore The Jackson Five. « Vous allez écouter la line de basse la plus cool de l'histoire. C'est celle de Papa Was A Rolling Stone. » présentera-t-il le fameux titre mais avec une touche personnelle jazzy où Marcus Miller fera montre de dextérité. Ce slide d'une tablature exceptionnelle. A la fin du concert, il sera rejoint par deux grands maîtres Ganaoua.
Les maâlem Hamid Kasri et Maalem Marchane pour un moment d'anthologie où le guembri gnaoui( guitare traditionnelle) donnait la réplique aux cordes basses. Le leitmotiv de Mawazine est : musiques du monde…sans frontières. Un langage universel. A Salé, le crooner de Marrakech, Rhany a enflammé la foule avec ses rythmes endiablés puisés et inspirés des sonorités latino-américaines. Ayant enregistré dès les années 90 à Cuba, il est un fervent adepte du one-man-show. Son spectacle, couronné de succès, a permis à ce grand fan d'Elvis de chanter.