L'exposition de cette cartographie des forteresses d'Oran est organisée par l'ambassade du royaume d'Espagne en Algérie et l'Institut Cervantès d'Oran, avec la contribution de l'APC d'Oran, dont le maire a reçu des explications détaillées sur les œuvres d'art restituées et exposées dans son office. Le directeur culturel de l'ambassade espagnole a, en effet, expliqué que les grandes forteresses réalisées par les Espagnols à travers le monde, notamment en Amérique, ont été possibles après les tests effectués à Oran, dont le relief complexe et très inspirant a permis de développer de nouvelles techniques et technologies. «L'architecture que nous retrouvons dans les forts américains a été développée à Oran», a-t-il déclaré. Le visiteur de cette galerie pourra apprécier le génie humain, mais aussi comprendre la richesse du paysage oranais à travers la contemplation des cartographies des structures constituant les forteresses d'Oran. Ces dernières avaient résisté aux attaques turques jusqu'en 1708 puis ont été récupérées en 1732 pour que les Espagnols y opèrent d'importants renouvellements. Aujourd'hui, les structures défensives d'Oran de l'époque sont connues et au nombre de huit. Il s'agit en premier lieu de «Alcazaba», ou le vieux château, qui est en fait une citadelle à l'intérieur de la vieille ville construite par Ibn Abi Aoun en 911, qui deviendra plus tard le centre de la vie militaire et sociale. Le fort Rosalcasar, considéré comme la plus antique des défenses d'Oran, a été réaménagé à partir de 1514, date à laquelle tout un plan de fortification a été lancé. Viennent ensuite le château de Santa Cruz, le plus connu du public, et les forts Saint Grégoire, Saint Philippe, Saint André et le fort de Mazalquivir. Ces châteaux sont inclus dans une seule enceinte et forment une ceinture en croissant, qui rend la prise d'Oran quasi impossible. En plus de la forteresse Alcazaba et la ceinture de forts, il y a les frontins qui ont été construits pour renforcer la défense de la ville, dont l'importance et la position sont stratégiques pour la sécurisation de la Méditerranée. La technologie ayant permis de laisser une telle empreinte (andalouse et espagnole) est incarnée par les tableaux exposés qui recèlent une touche esthétique et architecturale faisant des cartes un patrimoine culturel et, aussi, un document stratégique précieux.