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L'obscurité politique face à la situation algérienne
Publié dans El Watan le 31 - 05 - 2016

Le gouvernement socialiste (alors SFIO), radical-socialiste et communiste, sous la houlette de Léon Blum, va mettre en application une politique économique et sociale inédite, notamment sous la pression de grèves menées par les syndicats en mai et juin : droit syndical, semaine de travail réduite, congés payés, retraite, caisse de chômage, etc.
Des avancées qui sont les prémisses de ce qu'on appelle le modèle français, aujourd'hui remis en question par la poussée politique libérale.
Par contre, pour ce qui est des colonies, et particulièrement l'Algérie, aucune intention d'évolution n'aboutit, alors que l'Etoile nord-africaine (ENA) de Messali Hadj était une composante du Front populaire victorieux.
La seule timide avancée a eu lieu en décembre 1936, le projet Léon Blum (chef de gouvernement) – Maurice Viollette (ministre, ancien gouverneur général de l'Algérie). Il s'agissait d'accorder la citoyenneté à environ 21 000 «indigènes évolués» d'Algérie, soit à peine 1% du corps électoral «musulman». Il n'était pas question de suffrage universel, car «ce serait une aventure folle de jeter ainsi au moins deux millions d'hommes non préparés dans les luttes électorales» (Le Populaire, 7 janvier 1937) affirme Maurice Viollette.
«En raison de l'hostilité de nombreux élus d'Algérie et de métropole, qui accusent les socialistes de vouloir brader la ‘‘perle de l'Afrique du Nord'', ce projet très modéré n'a jamais vu le jour», nous explique ainsi l'universitaire Olivier Le Cour Grandmaison : «Dans leur écrasante majorité, ils sont hostiles à toute réforme, immédiatement interprétée comme une concession inacceptable aux ‘‘indigènes'' susceptible de remettre en cause la ‘‘présence française'', comme on le dit alors.»
«Les autochtones n'étaient pas citoyens mais sujets»
Le Parti communiste défend dans L'Humanité l'extension des droits et libertés démocratiques aux colonies. Pourtant, la direction du PCF approuve l'interdiction de l'Etoile nord-africaine, décidée le 26 janvier 1937 par le gouvernement Blum. Les motifs ? Le parti algérien est accusé avec son leader de faire le jeu des «fascistes».
«Voilà qui éclaire d'une lumière pour le moins blafarde les positions du PCF qui participe ainsi à la répression du mouvement nationaliste algérien», dit Olivier Le Cour Grandmaison qui dresse un constat amer : «Fort soucieux du sort des ouvriers français, la SFIO, le Parti communiste et la CGT furent moins sensibles à la condition autrement plus dure des colonisés, et les audaces réformistes des uns et des autres n'ont, à l'époque, jamais atteint les territoires de l'empire.
De même en Algérie.» Il souligne que les «autochtones n'étaient pas citoyens mais sujets, protégés ou administrés français, privés, pour l'écrasante majorité d'entre eux, des droits et libertés fondamentaux.» Une situation d'inégalité creusée par des décennies de colonisation :
«Nonobstant quelques situations particulières, somme toute marginales, ils ne jouissent d'aucune prérogative politique : ni droit de vote, ni liberté d'association et de réunion, ni liberté de la presse. Enfin, dans la plupart des colonies, ils sont soumis à des dispositions d'exception telles que la responsabilité collective et l'internement administratif, à quoi s'ajoutent de nombreuses mesures répressives réunies dans différents codes de l'indigénat.»
Le premier code de l'indigénat est appliqué en Algérie
Le premier code, rappelle Le Cour Grandmaison, est adopté en Algérie le 9 février 1875. Sous des formes diverses, il est ensuite étendu à la Nouvelle-Calédonie (1887), à Madagascar (1899), à l'Afrique occidentale française (1904), puis équatoriale (1910). «Aussi appelés ‘‘codes matraques'' par leurs détracteurs, ces codes de l'indigénat organisent ‘‘un régime spécial'' et ‘‘exorbitant'' au regard des principes de la République», note le juriste J. Aumont-Thiéville en 1906. Et le même, qui approuve l'ensemble de ces dispositions, de préciser que leurs fonctions principales sont de «frapper» et de «réprimer» les «indigènes» pour «maintenir notre domination» et «assurer la sécurité des colons».
Telle est la situation imposée aux autochtones des possessions françaises lorsque le Front populaire triomphe en métropole. «Qu'ont fait le gouvernement et la majorité qui le soutenait alors pour mettre un terme à ces mesures discriminatoires et au racisme d'Etat dont elles sont l'expression ? Rien», soutient l'universitaire. «Depuis longtemps convertis à la défense de l'empire voire à son extension, lorsque des opportunités se présentent, la majorité de la SFIO et Léon Blum sont convaincus que les ‘‘indigènes'' ne sont pas des semblables susceptibles de jouir de prérogatives politiques identiques à celles des citoyens.»
Pire encore, selon Le Cour Grandmaison, «comme beaucoup de ses contemporains républicains et radicaux, le dirigeant socialiste partage une conception hiérarchisée et raciste du genre humain, laquelle permet d'atteindre les fondements doctrinaux de ses positions. A preuve le discours qu'il a prononcé à la Chambre des députés lors des débats relatifs aux crédits nécessaires à la poursuite de la guerre au Maroc.
Après avoir déclaré : «Nous avons trop l'amour de notre pays pour désavouer l'expansion de la pensée» (et de) «la civilisation françaises», il ajoute : «Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture, et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science ou de l'industrie.» (Le Populaire, 17 juillet 1925). Walid Mebarek
*Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire, dernier ouvrage paru : L'Empire des hygiénistes. Vivre aux colonies, (Paris, Fayard 2014 – Alger Apic 2015)


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