Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) n'envisage pas de baisser les bras face au « mépris » affiché à son égard par le ministère de l'Education. Les enseignants comptent bien se battre jusqu'à satisfaction de leurs revendications. L'une d'elles consiste à obtenir la reconnaissance de leur syndicat par le ministère du Travail et l'élaboration d'un statut de l'enseignant. C'est ce qui ressort de la réunion de son conseil national tenue ce week-end à Alger en présence de 26 représentants de wilaya. A l'ordre du jour de ce rendez-vous figurent la gestion du mouvement de protestation, la préparation des actions à venir et la création d'une commission de réflexion. D'emblée, les membres du conseil ont opté pour le « maintien de l'action relative à la rétention des moyennes ». Cette décision sous-entend que les enseignants boycotteront les conseils de classes. Pour rassurer encore une fois les parents d'élèves, les représentants du CNAPEST ont rappelé que leur action n'est pas destinée à pénaliser les élèves, « mais plutôt l'administration ». « Les élèves composeront normalement. Ils auront leurs moyennes et leurs bulletins. En revanche, nous ne remettrons aucun document à l'administration », dira M. Nouar, vice-coordinateur du CNAPEST, lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Le conférencier a indiqué que le conseil national a arrêté cinq propositions qu'il soumettra pour étude et débat à la base. « Le conseil national est souverain dans ses décisions. Il travaille en fonction des rapports émanant des représentants des lycées », dira-t-il. Les membres du conseil ont ainsi suggéré aux professeurs de l'enseignement secondaire de faire du 1er mai prochain une journée de deuil et de tristesse. « Nous estimons qu'il serait hypocrite de notre part de fêter le 1er Mai, alors que nous sommes réprimés, marginalisés et méprisés par le ministre du Travail qui continue à s'illustrer par des décisions arbitraires », explique l'orateur. Il est prévu également l'envoi par les enseignants d'une lettre individuelle au ministre du Travail lui signifiant leur appartenance au CNAPEST. En optant pour cette initiative, ce dernier veut couper court aux spéculations du ministère du Travail qui met en doute la représentativité du syndicat autonome. « M. Louh a déclaré, lors de l'une de ses sorties, que notre syndicat n'est pas conforme avec la loi 90-14. Cette dernière comporte plus de 50 articles. Au lieu de nous critiquer, le représentant de l'Etat devrait plutôt nous dire en quoi notre syndicat n'est pas conforme à la loi. Il ne peut ignorer aussi qu'un syndicat qui dépose un dossier d'agrément doit recevoir un récépissé d'enregistrement au bout d'un mois », a souligné le conférencier. En outre, il est question du boycott administratif global. Le conseil a, à ce propos, appelé les enseignants à réfléchir à une action de protestation le jour du baccalauréat. La cinquième proposition porte sur une grève cyclique de trois jours par semaine, et ce, dans le but de faire pression sur le ministère de l'Education. « Des assemblée générales auront lieu dans différents lycées. Nous recueillerons à cet effet les décisions prises par les enseignants et nous annoncerons, lors de la prochaine réunion du conseil national prévue les 28 et 29 mars, les actions retenues », a soutenu le conférencier. M. Nouar a tenu à rappeler, lors de son intervention, que plusieurs enseignants de nombreuses régions ont été suspendus et que d'autres seront traduits devant le conseil de discipline en raison de leurs activités syndicales. C'est le cas particulièrement de Chlef et de Tizi Ouzou. Ainsi, l'orateur s'est dit déçu de voir le ministère de tutelle utiliser la répression à l'égard des enseignants au lieu d'opter pour le dialogue. « Aucun responsable au niveau du ministère ne nous a sollicités pour le règlement de nos problèmes. Les enseignants ont compris que les pratiques machiavéliques des pouvoirs publics visent la déstabilisation du CNAPEST », dira-t-il.