La ville de Tamanrasset accueillera du 15 au 20 février la première édition du Festival international des arts de l'Ahaggar (Abalessa-Tin Hinan). Consacré, il y a de cela deux ans, à célébrer exclusivement Tin Hinan, la reine berbère, ledit festival, institutionnalisé par le ministère de la Culture, bénéficie aujourd'hui d'un statut particulier. Désormais, c'est le patrimoine immatériel de la région, dans ses diverses et riches facettes, qui est à l'honneur. A cette occasion, des conférences-débats et de nombreuses communications autour de la valorisation du patrimoine culturel local et le legs musical seront animées par d'éminents chercheurs algériens et étrangers à la maison de la culture de Tamanrasset. Il est prévu la participation, entre autres, de Hélène Lee, écrivaine et musicologue, Mehenna Mahfoufi, ethnomusicologue, Mahmoud Guettat, musicologue, Kamel Sadou, universitaire, Ali Sayad, anthropologue et écrivain, etc. Parallèlement, des concerts de chants et soirées musicales seront essentiellement organisés. A l'affiche, la célèbre diva malienne Oumou Sangaré, pour la première fois en Algérie, le bluesman Samba Toure, venu du Mali, et Abdellah Mesbahi sont fortement attendus. Personnage charismatique, Oumou Sangaré met son immense talent au service d'incessants combats, alors que Semba Toure a inscrit son répertoire musical dans la narration de toutes les valeurs ancestrales. Au menu du festival aussi, des chants et des musiques tirés du terroir, à l'exemple de l'imzad et du tindi, seront, par ailleurs, interprétés par Lalla Badi, la célèbre chanteuse de l'Ahaggar, ainsi que d'autres invités venus de Béni Abbès, du Polisario, de Tindouf, etc. Les organisateurs prévoient également de mettre en place le « campement du festival » dans la région de Abalessa, distante de quelque 120 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. A signaler que cette commune abrite le tombeau de Tin Hinan, dont le squelette se trouve au niveau du Bardo d'Alger. Plusieurs activités y sont prévues, à savoir des ateliers en bronze, en cuir, en argent et de multimédia. Des soirées musicales y seront animées par le conteur africain Sabine Pakora, le griot Moussa Koita. Le septième art n'est pas en reste. Il est prévu ainsi la projection en avant-première du film Tin Hinan, en présence du réalisateur Rabie Ben Mokhtar et Si Timiaouine m'était contée du réalisateur Bouzid. Les organisateurs comptent, par ailleurs, remettre des prix aux lauréats du concours du festival des arts de l'Ahaggar.