Dans le cas où le chef de l'Exécutif fermerait les portes du dialogue, les syndicats tiendront un rassemblement devant la présidence de la République, et ce afin de solliciter l'intervention du premier magistrat du pays. Les praticiens de la santé publique ont décidé, hier, de poursuivre leur lutte et leur combat pour la survie du secteur public de santé. Entamé il y a plusieurs semaines, le mouvement de débrayage, initié par les deux principaux syndicats du secteur, se poursuivra et sera accompagné d'actions concrètes sur le terrain. Après les rassemblements dans l'enceinte des structures de santé, les syndicats ont opté cette fois pour une autre forme de protestation. Mercredi dernier, ils ont tenu un rassemblement devant le ministère de la Santé ; cette semaine ils en ont programmé un autre devant le Palais du gouvernement. Une délégation sera constituée, à cet effet, pour demander audience au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Dans le cas où le chef de l'Exécutif fermerait à son tour les portes du dialogue devant les syndicats, ces derniers tiendront un rassemblement devant la présidence de la République, et ce, afin de solliciter l'intervention du premier magistrat du pays. Des rassemblements similaires seront par ailleurs organisés à Oran, Constantine, Annaba et Ouargla. Les délégués des syndicats demanderont audience notamment aux walis. « Nous n'avons pas voulu brûler les étapes. Notre stratégie est claire. Nous avons organisé un sit-in devant le CHU Mustapha, la police nous a malmenés ; nous avons alors tenu un autre regroupement devant notre ministère, M. Barkat a fermé les portes de son département de crainte que nous l'envahissions », déplore le Dr Youcefi, porte-parole du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), estimant que le Palais du gouvernement et la présidence de la République demeurent leur dernier recours. Dans ce contexte, les porte-parole des deux syndicats sont revenus sur les demandes d'audience transmises aux présidents de l'APN et du Sénat, au responsable de la commission santé de l'APN ainsi qu'aux autres organisations des droits de l'homme. Des demandes d'audience qui sont restées sans suite. « Nous avons mis chacun devant ses responsabilités, y compris les groupes parlementaires de plusieurs partis politiques, notamment FLN, PT, MSP, RCD, mais à ce jour nous n'avons eu aucune réponse à nos doléances, c'est le silence à tous les niveaux », a fulminé le Dr Youcefi lors d'une conférence de presse animée à Alger. Tout en rappelant leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications, les syndicats persistent et signent : seule une réunion de conciliation regroupant les parties en conflit, les représentants de l'inspection du travail et ceux de la direction de la Fonction publique peut désamorcer la crise. « Nous sommes en grève ouverte depuis plusieurs semaines ; nous ne renoncerons pas au débrayage tant que les pouvoirs publics continueront à nous mépriser et à nous tourner le dos. Nous voulons l'ouverture d'un dialogue serein et transparent sur la plateforme », a tonné le Dr Youcefi. Les syndicats estiment que le ministre de la Santé les a trahis en défendant mal l'avant-projet du statut particulier élaboré d'un commun accord. « Les pouvoirs publics n'ont pas respecté un accord sur leur statut en promulguant un texte différent de celui qui avait été négocié entre les deux parties et qui assurait à ces praticiens une évolution de leur carrière », regrettent les deux syndicalistes, qui exigent aujourd'hui un dialogue transparent et des garanties palpables. Pour le Dr Merabet, porte-parole du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le silence des pouvoirs publics face à leur colère et à leur mécontentement n'est autre qu'un mépris pour le citoyen de manière générale et plus particulièrement le malade. « Notre grève pénalise en premier lieu le citoyen, car le secteur de la santé publique a été créé pour prendre en charge les personnes démunies, les malades qui ne peuvent pas se permettre d'aller à l'étranger ou chez le privé pour se soigner », fait remarquer le Dr Merabet. Les organisations syndicales de la santé réclament, notamment, la révision de leur statut particulier, l'ouverture de discussions sur le régime indemnitaire, l'octroi d'un quota de logements de fonction...