La classe politique est obsolète et le camp démocratique est fragilisé, comment sortir de cette impasse qui prend en otage la société ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre les participants à la table ronde organisée par le Mouvement démocratique et social (MDS) sous le thème « La refondation de la classe politique », tenue hier à Alger. Les débats, auxquels ont pris part, entre autres le professeur Pierre Chaulet, Ahmed Badaoui, ancien syndicaliste radié des rangs de l'UGTA, Belaïd Abrika, le moudjahid Abdelkrim Hassani et quelques militants du MDS, ont porté sur la nécessité d'unir les forces démocratiques et progressistes du pays. Mais comment doit se faire cette union ? Sans doute pas en additionnant les sigles, a estimé Ahmed Badaoui. « Sans l'encrage réel dans la société, il ne peut y avoir une recomposition du champ politique. » « Si on ne donne pas un contenu à cette démarche, on va vers l'échec », a-t-il annoncé. L'impasse historique dans laquelle se trouvent les partis politiques est due au fait qu'ils ont rompu le cordon ombilical avec les préoccupations de la société, ont constaté les intervenants. L'autre reproche fait aux partis politiques dits démocratiques, lors de ce débat, réside dans leur impossibilité de se parler et de définir ensemble une stratégie pouvant leur permettre de dépasser les divergences dans un contexte marqué par le recul des libertés politiques. Le débat a été l'occasion aussi pour Belaïd Abrika de revenir sur l'expérience du mouvement citoyen de 2001. Dans son intervention, il met l'accent sur l'incapacité à étendre le mouvement à travers tout le territoire national. « Le régime a tout fait pour empêcher le mouvement de s'élargir. Une région à elle seule ne peut porter le changement », a indiqué Abrika. Il a tout de même reconnu les erreurs tactiques dans la gestion du mouvement citoyen.