Arrivés en nombre au siège de la BNA pour retirer leurs salaires impayés depuis le 18 janvier 2005, les travailleurs de Coto-Sud, filiale de Texmaco, durent se rendre à l'évidence que le versement de leurs salaires n'a pas été effectué en dépit des engagements de l'administration. Les syndicalistes ont eu tout le mal du monde pour convaincre les travailleurs de quitter le siège de la BNA. Un imposant dispositif des forces de l'ordre était prêt à intervenir. Selon des sources syndicales, le retard des salaires imputable au défaut de fourniture d'« attestations de droit » est à lier à « la mauvaise gestion du directeur ». « C'est le DAF qui supplée à la défaillance du directeur », déclare-t-on. Par ailleurs, il est reproché au directeur le fait d'avoir cédé une quantité de matière première (200 t de coton) à d'autres entreprises, alors que Coto-Sud était en rupture de stock. Pas plus tard que lundi dernier, alors que le collectif des travailleurs au cours d'une assemblée générale menaçait de recourir à une marche pour protester contre « l'asphyxie programmée » de l'entreprise, plusieurs syndicalistes ont été poursuivis en justice pour entrave à la liberté de travail. La réaction des travailleurs ne s'est pas fait attendre. Une cinquantaine de travailleurs ont investi le bloc administratif et sommé le directeur de quitter l'entreprise. Contacté par téléphone, ce dernier affirme que des démarches ont été entreprises pour régler le problème des salaires. « J'ai déposé plainte contre un groupe de travailleurs pour entrave à la liberté de travail parce que j'ai été menacé et tenu en otage », a déclaré le responsable de Coto-Sud.