La ville se noie dans ses détritus dans une indifférence criante. Si l'on excepte quelque peu le centre ville, les quartiers, en revanche, ressemblent plus à une décharge qu'à des agglomérations d'une cité, classée, il y a trois ans à peine, comme «meilleure ville d'Algérie». Des habitants, outrés, dénoncent l'irresponsabilité des élus. «Il y a tout lieu de croire que nos gouvernants sont plus occupés à gérer le reste de leur mandat qu'à penser à l'environnement de leurs administrés. Les camions-poubelles ne passent presque plus, transformant nos cités en décharges publiques. C'est une honte, et dire que nous sommes en plein mois de piété synonyme de fraternité et… de propreté entre autres !» Cet état de fait n'est pas propre à Tlemcen. Les autres communes rivalisent dans la déliquescence. «Nos élus font dans l'ostentation et l'hypocrisie, ils croient se mettre en valeur en distribuant des couffins pour les nécessiteux, soi-disant, et en ouvrant des restaurants pour les jeûneurs, mais oublient que leur mission première est de prendre en charge les vraies préoccupations de leurs concitoyens qui les ont élus. C'est bien de penser aux pauvres, mais c'est mieux de penser à eux toute l'année et de ne pas oublier qu'un mandat électoral, ce n'est pas le couffin de Ramadhan». Demander des explications aux élus quant aux doléances des citoyens est une autre histoire, dans le sens qu'en ce mois sacré, «mettre la main» sur un élu disponible est une gageure. Travaille-t-on pendant le Ramadhan ?