En ce mois de Ramadhan, censé être le mois de la piété, de la charité, de l'entraide et surtout de la solidarité, des démunis survivent encore grâce aux restes des tables garnies du f'tour de certains nantis qui n'hésitent pas à les jeter au sein des bacs à ordures. Trop d'emplettes et de restes de la table garnie d'un f'tour finissent souvent à se jeter sans façon au sein des bacs à ordures que d'autres personnes démunies se cachant juste la face par pudeur et surtout pour ne pas être reconnues, n'hésitent point à les récupérer. Ainsi en est-il de ce début de Ramadhan; les uns mangent jusqu'à en jeter, alors que d'autres font dans le tri des détritus pour ne pas mourir de faim; j'ai été surpris tôt un matin au sein d'une cité de la ville par les querelles de deux femmes qui s'insultaient au bord d'un bac à ordures, plein à craquer, chacune voulait être la première à le vider...! La plus jeune finit par rebrousser chemin, alors que l'autre plus âgée se mit à vider les sachets, à les fouiller lentement et retirer tout doucement ce qui se mange encore, et en se voilant davantage. Me tournant, la femme continua à fouiner dans les ordures, et me déclara qu'elle n'a pas honte à faire les poubelles des riches et de laver le parterre et les pièces des villas des autres, elle doit subvenir aux besoins de sa famille de 06 membres dont le père est parti en Espagne et n'est jamais revenu voilà déjà une dizaine d'années, le couffin du Ramadhan a pris fin au quatrième jour du Ramadhan. Cette image si choquante contraste drôlement avec les principes du mois sacré censé être celui de la piété, de l'entraide sociale et surtout de la solidarité en face de ce gaspillage qui fait regorger le long du Ramadhan trop de poubelles de nourriture et d'autres denrées. En effet, la fièvre des achats qui s'empare des jeuneurs, les poussent souvent à faire de folles dépenses en produits alimentaires de toute nature, qui juste après le f'tour deviennent inutiles et se retrouvent au sein de sacs poubelles. C'est malheureux que les uns survivent encore grâce au gaspillage des autres après une cinquantaine d'années d'indépendance, et cela ressemble trop à une société qui évolue à deux vitesses et qui se donne en spectacle en ce mois sacré !