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Couvre-feu virtuel pour le bac
Publié dans El Watan le 20 - 06 - 2016

La veille déjà, impossible d'accéder à facebook, Twitter et autre Instagram. Décidé à faire la guerre aux tricheurs au baccalauréat après le scandale des fuites massives de sujets qui a entaché l'épreuve, la solution paraissait inéluctable pour le gouvernement : bloquer les réseaux sociaux à l'occasion de cette nouvelle session.
Pas question pour Sellal de subir un nouvel affront et de voir les sujets du bac allègrement partagés sur la galaxie Zuckerberg. Sauf que les restrictions imposées sur la Toile ne se sont pas limitées aux réseaux sociaux. D'aucuns ont failli casser leur modem, hier, en voyant que la connexion était désespérément au point mort. Même si, officiellement, il ne s'agit pas d'une coupure générale d'internet, il n'empêche que pendant plusieurs heures, le débit était anormalement lent.
Ce n'est qu'en début d'après-midi qu'on a noté un retour progressif à la normale. Ces perturbations n'ont pas manqué de troubler le fonctionnement de certains prestataires de services. Mouloud, gérant d'un cybercafé près de Meissonnier, témoigne : «Nous étions sans internet durant toute la matinée. Le débit est toujours très très lent. Et cela risque de durer plusieurs jours. C'est très grave. J'ai failli ne pas ouvrir, je ne l'ai fait que parce que nous avons des habitués.» Excédé, Mouloud lâche : «Qu'est-ce qu'il y a de plus expressif que ‘tiers-monde' ?»
Pour lui, le procédé est tout, sauf efficace : «Il doit y avoir d'autres solutions. Là, ils ont crée d'autres problèmes : les entreprises, les institutions financières, les médias, tout le monde est touché.» Et de renchérir : «Alors, ils feraient quoi en cas de cyberattaque ? Tu vas couper tout, c'est ça la solution ?» Mouloud ne manque pas de relever le gap technologique qui nous sépare des nations «connectées».
Avec ou sans bac, l'accès à internet demeure un luxe en Algérie. «On a très souvent des perturbations alors qu'on paie pour du très haut débit», affirme-t-il, avant de faire remarquer : «Et malgré tous ces couacs, les impôts vont être payés pour ce temps (de coupure). Si je mettais ‘néant', l'administration ne l'accepterait pas.» Un cadre commercial officiant dans une agence de voyages ayant pignon sur rue du côté de l'avenue Pasteur, nous a signalé, lui aussi, des soucis ADSL qui ont relativement impacté son activité.
Pour lui, la réponse technologique à la fraude au bac est clairement «disproportionnée» : «On est perturbés dans notre travail. Toute la matinée, nous n'avons pas eu accès à internet. Ce n'est que vers midi que la connexion est revenue, mais très lente. Ça va sûrement couper de nouveau avec la reprise des épreuves. J'ai peur que ces incidents ne durent plusieurs jours. On devrait penser à l'impact négatif sur notre économie.»
«J'ai 5 pages Facebook»
Au niveau des établissements bancaires, ces coupures n'ont eu, à première vue, aucune incidence sur les agences primaires. «La banque a pris ses dispositions, tout fonctionne normalement», assure un employé d'une succursale CNEP. La directrice d'une agence BNA sise près de la Grande-Poste assure, laconique : «Nous avons une connexion spéciale, essayez de voir ailleurs.»
Riad, 20 ans, travaille dans une boutique de vente et de réparation de matériel informatique située à quelques encablures de la place Hoche. Riad ouvre son PC portable et teste quelques pages. «Les réseaux sociaux ne marchent pas, idem pour Google+, Watsup… même Viber est inaccessible. Par contre, kayen YouTube», dit-il, les yeux rivés sur son écran.
Prenant cette affaire avec philosophie, il lance : «Moi, ça ne me pose pas de problème. L'essentiel c'est que les élèves passent leur bac dans les meilleures conditions.» Pour lui, cette coupure est l'occasion idoine de s'imposer une forme de «sevrage» digital, surtout pour les accros à facebook : «Il vaut mieux qu'ils l'enlèvent définitivement. Facebook fih ghir el machakel. C'est une source de problèmes.
C'est vrai que d'un côté, ça a du positif, mais il a aussi des effets nocifs. Moi, si je me connecte, j'y passe forcément beaucoup de temps. Je ne peux pas m'en empêcher. J'ai cinq pages facebook, j'ai plein de comptes virtuels. C'est à cause du vide…Par exemple, là, il n'y a pas beaucoup de travail alors je me connecte. J'utilise facebook à contrecœur. C'est abrutissant, tu deviens débile… Et puis les gens ne sont pas courtois.
Tu dis ‘scotch‘ (en désignant un rouleau de ruban adhésif), tu as tout de suite un type qui va commenter en te disant non, ça c'est pas du scotch, m'derreh (c'est de la camelote)… Moi, je n'ai jamais manqué de respect à quelqu'un, ni sur internet ni ailleurs.» Quelque 10 millions d'utilisateurs du réseau facebook sont recensés en Algérie. Il y a fort à parier que pas mal d'entre eux se sentiraient en manque si cette cure de… «défacebookisation» forcée venait à se prolonger. 14h30. Ouf ! Fin du couvre-feu virtuel…


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