Les élections législatives de décembre 2015 avaient abouti sur un Parlement fragmenté entre quatre grandes formations, le Parti populaire de Mariano Rajoy, les socialistes de Pedro Sanchez, Podemos de Pablo Iglesias et le libéral Ciudadanos d´Albert Rivera. Les derniers meetings de campagne ont été tenus ce vendredi, à deux jours des législatives. L'incertitude est donc totale en ce qui concerne l'avenir proche de l'Espagne, mais l'hypothèse de la grande coalition est véritablement prévisible. Mariano Rajoy, qui n'a pas réussi à convaincre le PSOE de le rejoindre dans une grande coalition, ne profite pas de l'affaiblissement des socialistes et si certains sondages lui octroient jusqu'à 130 députés (soit 7 de plus qu'en décembre), le consensus est plutôt autour de 118-120 sièges. Là encore ce serait le plus faible résultat du PP depuis 1989. A gauche, la nouvelle coalition formée par Podemos et le parti écolo-communiste Izquierda Unida, appelée Unidos Podemos, est en train de gagner du terrain, au détriment du traditionnel Parti socialiste auquel il pourrait arracher la seconde place. Les électeurs de Podemos ont clairement indiqué leur choix et sont favorables à la construction d'une majorité de gauche. Le parti politique Podemos de Pablo Iglesias est devenu en moins de deux ans la troisième force politique du pays. Rassemblant notamment des membres du mouvement des Indignés par l'austérité née à Madrid en 2011, il a fait son entrée au Parlement lors des élections de décembre 2015, avec 20,6% des voix. Selon les sondages, Podemos pourrait devenir la première force d'opposition du pays, devant le traditionnel Parti socialiste (PSOE). Le PSOE qui a gouverné l'Espagne pendant 21 ans (1982-1996 et 2004-2011) a échoué à rassembler autour de son leader, Pedro Sanchez, une majorité progressiste. Un parti divisé sur la position à tenir face à Podemos qui a refusé d'y adjoindre ses 69 élus en décembre. Il a voté avec la droite, le Parti populaire, pour empêcher l'investiture de Sanchez. Par ailleurs, les élus centristes, d'Albert Rivera, leader du parti libéral Ciudadanos (C's), allié naturel du PP et quatrième des intentions de vote, n'apporteront pas leurs voix pour une investiture de Mariano Rajoy, suite aux récents scandales de corruption qui ont visé le camp du Premier ministre.