Lam Wing-kee, 61 ans, est l'un des cinq libraires «disparus» de Hong Kong qui s'étaient volatilisés fin 2015, après avoir vendu des ouvrages critiques envers Pékin. Il a raconté avoir été arrêté à Shenzhen, dans le sud de la Chine et placé en détention pendant huit mois sans accès à sa famille ou à un avocat, pour avoir introduit des livres interdits en Chine. Cette affaire a semé l'effroi, alors que de nombreux habitants ont le sentiment que la Chine durcit son contrôle sur Hong Kong, qui lui a été rétrocédée en 1997. Le chef du gouvernement de Hong Kong, Leung Chun-ying, qui est soutenu par Pékin, a annoncé hier avoir reçu une réponse des autorités chinoises à une lettre qu'il leur avait adressée la semaine dernière. Pékin propose «d'ouvrir des discussions sur le mécanisme existant de notification» entre la Chine et Hong Kong, a-t-il dit. En vertu de ce mécanisme, Pékin doit donner des précisions claires à l'ancienne colonie britannique sur les Hongkongais arrêtés sur le continent. Le ministère chinois de la Sécurité publique a confirmé l'ouverture de pourparlers. «Le mécanisme existant de notification est en vigueur depuis plus de 10 ans et doit être amélioré», déclare le ministère dans un communiqué, invitant le gouvernement de Hong Kong à envoyer une délégation à Pékin. Les discussions porteront aussi sur le cas de M. Lam, ajoute le texte. Le chef de l'exécutif hongkongais a exprimé sa gratitude à Pékin pour cette «réponse positive». Dans sa lettre, il demandait des éclaircissements sur la manière dont les services chinois compétents gèrent les cas de Hongkongais ayant violé la loi chinoise. Il voulait aussi savoir si des agents chinois ont opéré à Hong Kong même. L'un des «disparus», Lee Bo, s'était volatilisé alors qu'il se trouvait à Hong Kong, et Pékin avait été accusé d'y avoir illégalement envoyé ses agents. Hong Kong jouit de libertés inconnues ailleurs en Chine continentale, en vertu du principe «un pays, deux systèmes», en théorie jusqu'en 2047.