Après l'Allemagne, la France, le Portugal, l'Espagne et l'Italie, c'est au tour de la Pologne de s'intéresser au gaz algérien. Dans une déclaration à la presse, le ministre polonais de l'Economie a annoncé que son pays négociera avec l'Algérie des livraisons du gaz liquéfié «afin de diversifier ses sources d'approvisionnement». Ainsi, des discussions devaient être entamées aujourd'hui, jeudi, entre les représentants de la compagnie nationale Sonatrach et leurs homologues du gazier polonais PGNiG. «Jeudi, les représentants du groupe algérien Sonatrach négocieront avec PGNiG les possibilités de coopération dans la livraison de gaz», a déclaré à ce propos le ministre polonais de l'Economie à l'issue de l'entretien qu'il a eu, à Varsovie, avec le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Les deux pays «sont prêts à poursuivre les entretiens approfondis sur la possibilité d'approvisionner la Pologne en gaz liquéfié à compter de 2011. A cet effet, un groupe de travail sera mis en place», selon un communiqué du ministère polonais. Dans ce sens, un mémorandum de coopération économique, notamment dans les domaines d'énergie, pétrochimie et mines, a été signé entre les deux ministres. Cet intérêt de la Pologne pour le gaz algérien fait suite aux coupures récentes des livraisons de gaz russe qui n'ont pas manqué de susciter l'inquiétude des pays européens dont la plupart ont entamé, d'ailleurs, des négociations avec les autres grands producteurs de gaz au monde dans le but de diversifier et de sécuriser leurs approvisionnements. C'est ainsi que Varsovie, dont 42 % des besoins en gaz sont satisfaits par la Russie, s'est intéressée au gaz algérien. Et pour cause, «l'Algérie est un grand fournisseur fiable de gaz liquéfié», a souligné le ministre polonais de l'Economie. Cela dit, les livraisons de gaz algérien pour la Pologne ne pourraient commencer qu'après la mise en service du terminal de Swinoujscie, près de la frontière allemande, prévue en 2011. Par ailleurs, la visite, demain vendredi, du ministre russe de l'Industrie et de l'Energie, à Alger, ne semble pas faite pour rassurer les pays européens qui craignent la création d'un «cartel du gaz», à l'instar de celui du pétrole, à même d'imposer de nouveaux prix sur le marché international.