Cette annonce a été faite hier par le GNA, installé depuis trois mois à Tripoli. Les quatre ministres limogés sont tous originaires de l'est du pays. Il s'agit des ministres de la Justice (Jouma Abdallah El Dressi), de l'Economie et de l'Industrie (Abdelmatloub Ahmad Abou Farwa), des Finances (Fakher Moftah Abou Farna) et de la Réconciliation nationale (Abdeljawad Faraj Al Obeidi), a précisé le GNA dans un communiqué. Ils sont considérés, depuis le 30 juin, «comme démissionnaires pour s'être absentés pour une période excédant 30 jours, après avoir refusé de prendre leurs fonctions au sein du GNA», a-t-il ajouté sans préciser s'ils seraient remplacés et par qui. Issu d'un accord inter-libyen parrainé par l'ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, le GNA s'était autoproclamé en fonction le 12 mars sur la base d'un communiqué de soutien d'une centaine de députés (sur 198) du Parlement reconnu, basé à Tobrouk (est). Il n'a jamais obtenu la confiance de ce Parlement, d'où la contestation du gouvernement parallèle qui sous-traite pour le général Haftar actuellement soutenu par l'Egypte. Le gouvernement dirigé par Fayez El Sarraj était initialement formé de 18 ministres, dont 13 avec portefeuilles et cinq ministres d'Etat. Après son installation fin mars à Tripoli, où les milices qui contrôlaient la capitale libyenne s'étaient ralliées à lui, une partie des ministres avaient pris leurs fonctions comme ceux des Affaires étrangères et de la Défense. Le 22 juin, M. El Sarraj avait présidé son premier Conseil des ministres, avec l'objectif d'établir une autorité unifiée. L'approfondissement de la fracture entre l'est et l'ouest libyens intervient dans un contexte où le gouvernement d'union nationale affronte le groupe terrorisme autoproclamé Etat islamique à Syrte. Fayez El Sarraj semble beaucoup compter sur la lutte contre le terrorisme pour unir à nouveau les Libyens. Le chef du gouvernement d'union nationale en Libye (GNA) a affirmé dimanche dernier que seule une armée réunissant toutes les forces du pays peut vaincre Daech. «Nous sommes convaincus qu'il ne peut y avoir de solution pour venir à bout de cette organisation (Daech) sinon à travers un commandement militaire unifié qui rassemble les Libyens de toutes les régions du pays», a affirmé Fayez El Sarraj. L'offensive lancée le 12 mai pour la libération de Syrte des éléments de Daech a permis aux forces favorables au GNA de reprendre plusieurs localités et positions occupées par l'EI depuis Misrata — siège du commandement de l'opération militaire — jusqu'à Syrte. Et les forces du GNA ont pu entrer le 9 juin dans cette ville.