La chapelle de Bologhine, devenue après l'Indépendance un conservatoire de musique, est abandonnée à son triste sort. Bien que des travaux estimés à des centaines de millions de centimes aient été engagés par une entreprise, le site destiné à accueillir une médiathèque n'est finalement que ruine avant de devenir un lieu de débauche. Focus. Depuis l'évacuation, en 2001, de familles indues-occupantes, l'édifice demeure dans un piteux état. Après avoir fait l'objet de travaux de remise en état qui ont englouti des millions de dinars, l'espace a été vite abandonné pour devenir un lieu de beuverie, où les jeunes viennent se shooter non sans déclencher des esclandres et briser la quiétude des riverains, ce qui a poussé la PMPJ à effectuer, selon des habitants, près d'une centaine d'interventions. Aussi, la boiserie, le réseau électrique, les tuiles et une partie du revêtement du sol ont été tout simplement arrachés par des prédateurs, après que le maître d'œuvre eut quitté le chantier. Renseignements pris auprès de certains élus, les travaux de réhabilitation de l'édifice tardent à reprendre. Une offre d'étude et de suivi estimée à 588 000 DA semble retenue, avant de mobiliser une enveloppe pour la phase dite de réaménagement du conservatoire en médiathèque. Mais, selon un élu proche du dossier, l'opération a été octroyée à une entreprise en 2003 contrairement aux textes régissant l'attribution des marchés, d'où l'absence totale de l'exécutif de l'Apc de Bologhine concernant la relance du projet qui se résume dans le réaménagement d'une médiathèque. Car, selon notre source, il va falloir justifier, d'abord les centaines de millions de centimes affectés dans l'entame de l'opération par une entreprise ayant, au bout du compte levé le pied pour des motifs qui restent, le moins qu'on puisse dire, flous. Y aurait-il dilapidation de dépenses publiques dans un projet qui, selon la DPAT, ne rentre pas dans le cadre du programme du développement communal ? Qui a donné le quitus – le fameux ODS – pour engager des travaux qui, finalement, n'ont servi strictement à rien ? A quel moment l'Apc a-t-elle accusé réception du dossier ? Quels seront les motifs invoqués par l'expertise sollicitée à cet effet ? Qui installera la nouvelle entreprise ? Autant de questions qui restent en suspens. Nous avons essayé, devoir oblige, de prendre langue avec le premier magistrat de la commune, Yazid Hammache, la secrétaire de ce dernier nous a invités à faire montre de patience vu la charge de travail du P/Apc. Vingt jours après, le chef de l'exécutif communal n'a pas jugé bon de donner suite à notre appel pour pouvoir éclairer la lanterne des administrés. Toujours est-il qu'un blocage subsiste et beaucoup de zones d'ombre entourent ce chantier, car, nous révèle un autre élu, l'Apc a hérité d'un dossier en porte-à-faux avec les textes régissant le code des marchés publics. L'exécutif se voit finalement contraint de justifier cette perte colossale – générée par la non-transparence du maire sortant en matière de gestion des deniers publics – et trouver la couverture juridique pour pouvoir redémarrer le chantier, sans infraction au code des marchés. Ce qui n'est pas évident, laisse-t-on entendre… Faut-il dès lors libeller les travaux sous « la phase de début de réalisation » ou sous le motif de « reste à réaliser » ? Une situation de grande complexité en tout cas, à laquelle est confronté le P/Apc qui, faut-il le souligner, nous avait indiqué, il y a deux ans, que le fonds de wilaya avait affecté une première enveloppe de 6 millions de dinars pour le réaménagement de ce bien culturel. Mais pour l'instant, c'est le black-out sur ce projet en jachère qui n'a pas livré tous ses secrets, au point de paraître tel un véritable sac d'embrouilles entre les mains des élus. Il y a lieu de noter que nombre d'associations n'ont pas de siège, à l'image de l'association écologique Emeraude qui n'a eu de cesse de solliciter les élus pour lui attribuer un local lui permettant d'activer dans de bonnes conditions, et contribuer à la protection et la promotion de l'environnement. Peine perdue, car « à chaque fois, notre demande d'attribution d'un local bute contre une fin de non-recevoir », souligne, sur un ton amer, le président de l'association, Omar Touabti, qui interpelle, une nouvelle fois, les élus pour servir la collectivité, notamment le mouvement associatif.