La femme qui avait violemment agressé l'écolier Jugurtha Hamama (7 ans) a été mise en examen, dimanche dernier, pour «tentative d'homicide» et placée sous contrôle judiciaire. Elle sera déférée devant la chambre d'accusation près le tribunal de Tizi Ouzou, mardi prochain, avons-nous appris, hier, de source proche de l'enquête. La mise en cause dans cette affaire, R. Dj., la cinquantaine, proche parente de la victime, a été interpellée par la gendarmerie suite à une plainte déposée par le père de l'enfant, deux jours après les faits. Jugurtha H. avait été porté disparu par ses parents alors qu'il rejoignait l'école primaire du village Taboukert, dans la commune de Tizi Rached (25 km à l'est de Tizi Ouzou). Suite aux recherches enclenchées par les habitants, il a été retrouvé dans un état comateux gisant dans un ravin jouxtant un champ d'orangers, près de la RN12 reliant Tizi Ouzou à Azazga. Gravement blessé à la tête à l'aide d'une planche, il a été évacué vers le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou où il a été opéré avec succès. Selon une source médicale contactée par El Watan, l'enfant admis au service de neurochirurgie souffre d'un traumatisme crânien, d'embarrure (pénétration d'un os dans la boîte crânienne) ainsi que de contusion hémorragique nécessitant une intervention chirurgicale d'urgence très délicate. «Notre neveu a frôlé la mort. Heureusement qu'il a été retrouvé à temps par un paysan qui a entendu ses gémissements. Le lieu, entouré de buissons et de ronces, où il a été abandonné, n'est pas fréquenté. A notre sens, il y a eu bel et bien enlèvement en plus de la tentative d'assassinat avérée. Le verger où il a été retrouvé n'est pas situé sur le chemin de l'école où Jugurtha avait été intercepté puis détourné vers cet endroit situé quelque 400 mètres plus loin. Si l'auteure de cet acte abject ne cherchait par à enlever Jugurtha, elle se serait contentée de l'agresser sur place. Si elle l'a conduit sur toute cette distance, c'est qu'il y a enlèvement. Notre neveu a été abandonné près d'une route nationale», nous a confié son oncle, reçu hier à la rédaction de notre bureau régional. Il ajoute : «Une affaire de voisinage ou autre ne peuvent justifier un acte aussi cruel contre un enfant innocent. Le lendemain (vendredi) sa famille devait célébrer sa circoncision qui avait eu lieu 15 jours auparavant. Tout était prêt pour la fête au village. Dieu merci, Jugurtha est encore parmi nous.» Dans un communiqué diffusé jeudi dernier, le tribunal de Larbaâ Nath Irathen a annoncé la présentation de l'auteure présumée devant le parquet et son placement sous contrôle judiciaire pour le chef d'accusation de «tentative d'homicide», tout en écartant la thèse de l'enlèvement avancée par les parents de l'enfant. Selon la même source, l'enquête judiciaire se poursuit afin déterminer le mobile et les circonstances de cette tentative d'homicide volontaire. Cette affaire, qui a mis en émoi les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou, intervient au moment où l'enquête sur l'assassinat de la petite Nihal Si Mohand, aux Ouacifs, se poursuit pour identifier le ou les tueurs. Plusieurs personnes ont été entendues par les services compétents, mais aucun suspect n'a été arrêté à ce jour. Pour rappel, la fillette avait disparu le 21 juillet dernier alors qu'elle jouait devant le domicile familial. Ses ossements ont été retrouvés au village Mechrek (Aït Toudert). Près de deux mois après cette mystérieuse disparition, les circonstances de son décès ne sont pas encore élucidées.