Le président d'Etisalat a confirmé ses vues sur OTA dans le cadre de sa stratégie de redéploiement dans le secteur des télécommunications en Afrique du Nord. Les dernières informations concernant un éventuel rachat d'Orascom Telecom Algérie (OTA) font état de l'intérêt manifesté par l'Emirates Telecommunications Corp (Etisalat) pour la société égyptienne. Etisalat serait partante pour l'acquisition d'OTA au cas où les autorités algériennes lui en accorderaient le droit. Dans une interview au quotidien émirati The National, le président d'Etisalat a confirmé ses vues sur OTA, connu sous la marque commerciale Djezzy, dans le cadre de sa stratégie de redéploiement dans le secteur des télécommunications en Afrique du Nord. Mohamed Hassen Omran a souligné cependant que cette éventualité d'achat « dépend de la décision du gouvernement algérien ». « Nous entendons dire qu'il ne cherche pas d'investissement étranger », a déclaré le président d'Etisalat à propos du gouvernement algérien. « Dans ce cas, il ne voudrait ni de nous ni de quelqu'un d'autre », a encore déclaré M. Omran, précisant toutefois que pour sa société, « l'Algérie est un marché très important, qui a beaucoup de potentiel et qui est appelé à se développer ». Il mettra également en avant son ambition d'étendre son champ d'action à l'étranger et « d'avoir plus de réseaux en 2010 ». Le président d'Etisalat s'exprimait en marge du Mobile World Congress de Barcelone, la plus importante rencontre annuelle du marché de la téléphonie mobile qui s'est déroulée du 15 au 18 février 2010. Durant la même manifestation, le président de la société Orascom Telecom Holding (OTH), Naguib Sawiris, laissait entendre, il y a quelques jours, dans une interview au Wall Street Journal, que Djezzy « pourrait se retirer du marché algérien si elle recevait des signes clairs que son investissement n'est plus le bienvenu ». « Nous sommes très désireux de rester en Algérie. Ce marché est l'un de nos principaux atouts et pourvoyeurs d'actifs. Jusqu'aux récents ''incidents'', nous y étions très heureux. » « Toutefois, poursuit-il, nous avons besoin de comprendre si nos investissements y sont encore les bienvenus ou pas. Le cas échéant, nous serons dans l'obligation d'envisager d'autres options. » Le patron d'OTH semble souffler le chaud et le froid. Dans un entretien au quotidien économique français la Tribune, en date du 26 novembre 2009, Naguib Sawiris avait plutôt exprimé sa ferme volonté de rester maître de son entreprise en Algérie. Qualifiant alors OTA « d'une des plus belles ''success stories'' d'Orascom et de l'Algérie », le patron d'OTH avait déclaré clairement « Djezzy n'est pas à vendre ». Aujourd'hui, même s'il tient un autre discours, il est hésitant à coup sûr, malgré ses « difficultés » en Algérie, à laisser un marché juteux qui représentait 53% des résultats du groupe en 2008. Djezzy se pose depuis quelques mois en victime, contestant les sommes qui lui sont réclamées par le fisc et liant volontiers ce différend commercial aux répercussions du fameux match de football du 16 novembre au Caire entre les sélections algérienne et égyptienne. La notification du fisc lui avait été envoyée pourtant bien avant la date du match, mais il avait choisi de la rendre publique au lendemain des incidents qui ont eu lieu au Caire et à Alger. Du côté algérien et plus précisément du côté du ministère des Finances, on s'est toujours contenté de dire que Djezzy était traitée « comme n'importe quelle société de droit algérien » et, de ce fait, était soumise aux mêmes règles et avait la possibilité d'introduire les mêmes recours. Il est à rappeler que le groupe OTH a contesté, par le biais d'une « réclamation contentieuse », la procédure de redressement fiscal décidée à son encontre par les autorités fiscales algériennes. Avant de déposer sa réclamation, OTA s'est acquitté de 120 millions de dollars, soit l'équivalent de 20% des taxes et pénalités exigées par le fisc algérien, conformément aux lois en vigueur en Algérie. Il est à rappeler que Djezzy doit s'acquitter de près de 600 millions de dollars suite à un contrôle qui a concerné les exercices 2004, 2005, 2006 et 2007. OTA, qui avait la possibilité, selon la réglementation des contentieux, de passer directement par le biais de la justice pour contester les sommes qui lui sont réclamées, a choisi la procédure administrative.