L'établissement universitaire spécialisé dans l'agroalimentaire et dispensant des diplômes professionnels figure désormais dès cette année sur la liste des choix des nouveaux bacheliers. Et il n'est pas le seul, car cette année quatre autres instituts universitaires de technologie ont été ouverts à travers le territoire national, chacun dans sa spécialité. C'est suite à la coopération bilatérale entre les gouvernements algérien et français qu'il a été convenu de travailler en partenariat avec le secteur économique pour lancer des IUT en Algérie sous la tutelle de ministère de l'Enseignement supérieur. La particularité des IUT est qu'ils arrivent au bon moment au regard des besoins du secteur économique qui ne correspondent souvent pas aux profils qui sorentt de l'université. Comment est née l'idée de l'ISTA ? A l'origine fut d'abord l'infrastructure. «La structure existe depuis les années 170 sous l'égide du ministère de l'Industrie. C'était le premier Centre de recherche en industrie agroalimentaire (CRIA) et qui rayonnait à l'échelle de l'Afrique. Il avait surtout une connotation portée sur le domaine des céréales», nous a confié Lynda Boutekrabt, chef de projet ISTA de l'université Blida 1. En 1999, le Centre a été cédé à l'Enseignement supérieur. «Le ministère avait à cette époque un problème de sureffectif d'étudiants et avait besoin de locaux. On a donc utilisé le centre pour dispenser des cours pédagogiques. Mais toutes les unités pilotes dont disposait le centre étaient fermées et à l'arrêt. La vocation de l'établissement s'est arrêtée en 1999», développe-t-elle. Alors, dès cette année-là (1999), un premier Institut de sciences alimentaires a vu le jour. Le petit département réunissait 12 étudiants. Après avoir réglé le problème des locaux, est venu le temps du travail de mobilisation. «Il y a trois ans, j'étais allée voir le recteur de l'université de Blida au sujet de l'établissement. Il ne fait nul doute que le recteur fut sidéré par l'état dans lequel se trouvait l'ancien CRIA, il était à l'abandon. Je lui ai demandé de relever le défi et de redonner à ce centre sa vocation. En dépit de ses réticences, il a fini par croire à ce projet», assure la chef de projet. Autre étape : le choix des partenaires. «Nous avons la chance d'avoir plusieurs partenaires industriels, à leur tête le PDG du groupe SIM qui nous a apporté son soutien. Nous avons signé une première convention avec le groupe SIM qui stipulait que ce dernier était prêt à nous aider pour la réhabilitation du centre et, en contrepartie, l'établissement devra offrir à ses cadres des formations de perfectionnement», poursuit-elle. Renforcée par cet encouragement, l'équipe de l'ISTA commence à voir grand. «Nous avons pensé à créer un consortium agroalimentaire. Nous avons donc agrandi, avec l'accord du directeur du groupe SIM, le partenariat à tous les opérateurs du secteur agroalimentaire qui désiraient nous rejoindre. le 17 octobre 2015, nous avons tenu le grand consortium d'agroalimentaire en présence de 17 partenaires du secteur. Il a été installé officiellement en tant que soutien pour l'institut», se félicite Mme Boutekrabt. «En sollicitant l'aide de partenaires, l'institut a été sauvé du dépérissement», soupire-t-elle. Le projet voit donc la participation du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) sur le plan régional ; du Forum des chefs d'entreprises (FCE) et de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) pour le national. Pour ce qui est de l'international, en plus de partenariat avec l'IUT de Tours, une convention sera signée avec l'Unesco pour que les étudiants puissent se déplacer et cela a été concrétisé sur le plan financier. «Pour la première fois, je vois un projet qui a toutes les chances et tous les ingrédients pour réussir. Car jusqu'à présent, il y a eu de beaux discours sur la relation entre l'université et le secteur économique. Il faut savoir qu'avant même la naissance de l'ISTA, les partenaires y ont cru. Ils ont mis la main à la poche pour la réussite du projet avant même la promulgation de l'ISTA, qui s'est faite en juillet. Riad Amour, PDG du groupe Amour et président de la Chambre de commerce de Blida, a dit avec les mots les plus simples : c'est notre rêve, nous, opérateurs économiques, depuis des années. On voulait avoir un point de chute qui assurera la formation de nos personnels et réponde aux besoins directs. On est donc prêts à marcher pieds nus pour que cet institut voie le jour, se développe et se pérennise», assure-t-elle. Il faut savoir, selon les cette chevronnée en matière d'expertise dans le domaine de la production agroalimentaire, que le gros souci des entreprises du secteur est la ressource humaine. Et cela constitue un handicap majeur pour la mise à niveau des personnels. «Aujourd'hui, avec l'expertise acquise et le potentiel expérience de nos enseignants et nos partenaires, on pourra offrir aux étudiants une formation de qualité. Notre objectif consiste également à rester en réseau avec les IUT français et d'aider nos jeunes à aller sur l'employabilité», prône Mme Boutekrabt. «Je pense que si l'on arrive à réussir cette expérience, on va drainer d'autres ISTA. C'est de cette manière qu'on atteindra l'objectif de notre tutelle et celui du secteur économique», ambitionne-t-elle.