Ainsi, l'inflation devrait fortement progresser cette année pour culminer à près de 6%, selon le FMI qui a publié, hier, son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales. De tels rythmes n'ont pas été constatés depuis 2012, année durant laquelle l'inflation a bondi à près de 10%. La Banque d'Algérie a été amenée alors à engager des actions de désinflation dès le début de l'année 2013, qui correspondait avec la fin de la période des «rattrapages salariaux». L'inflation a recommencé à mordre dans le portefeuille des ménages depuis le début de 2016. La raison la plus évidente tient à la faiblesse du pouvoir d'achat de la monnaie nationale. Depuis juin 2014, le dinar a connu une forte dépréciation dans le sillage de la baisse des cours pétroliers. Le dollar s'échangeait à fin juin 2014 contre 78,87 DA, tandis qu'un euro valait 107,62 DA. La valeur du dollar est fixée à 108,08 DA à l'achat et à 114,68 DA à la vente depuis dimanche dernier, alors que la valeur de l'euro est de 120,87 DA à l'achat et de 128,27 DA à la vente, lit-on dans les cotations hebdomadaires des billets de banque et des chèques de voyage, valables depuis le 2 octobre 2016, communiquées par la Banque d'Algérie. Un déficit de 15% du PIB Ainsi donc, la hausse de l'inflation était presque inévitable dans ce contexte de baisse de la valeur du dinar, une dépréciation amorcée simultanément avec la baisse des fondamentaux de l'économie nationale. Deux autres facteurs ont joué aussi en faveur de cette nouvelle poussée inflationniste : une remise en cause du dispositif des subventions et les restrictions à l'importation de certains biens et consommables. Il y a une semaine, l'Office national des statistiques (ONS) annonçait un rythme d'inflation annuel de 5,8%, alors que l'évolution des prix à la consommation était de +7,4% au mois d'août dernier. Les prévisions du FMI pour 2017 laissent entrevoir une tendance à la baisse qui se traduirait par une inflation contenue dans les limites de 4,8 en moyenne. La stabilisation des prix du pétrole laisse entrevoir également une baisse du déficit budgétaire qui, selon les pronostics du FMI, se situerait à 13,7% du PIB en 2017 et à 6,3% du PIB en 2021. Il devrait représenter 15,1% du PIB en 2016 contre un déficit chiffré à 16,5% du PIB durant le dernier exercice.