Des vocations professionnelles avérées se sont réveillées depuis la mise en œuvre du dispositif de l'Angem, dont la mission consiste à aider les artisans et les femmes au foyer à créer et développer leur propre activité. « La famille productive », puisque c'est ainsi qu'on la dénomme dans le jargon de la microentreprise, bénéficie du financement de son projet et de l'assistance à travers les cellules d'accompagnement implantées au niveau des daïras. La formule PNR-achat matières premières a enregistré, de mai 2005 à ce jour, le dépôt de 4 653 dossiers dont 3 572 éligibles et 3 417 financés à hauteur de 91,769 MDA (millions), alors que le taux de remboursement est estimé à 59,20%. Le restant des dossiers est en cours d'étude et de financement. A cet effet, Hakim Hamdi, directeur de wilaya de l'Angem, dira : « C'est la femme au foyer qui se taille la part du lion dans les activités développées, telles le couscous roulé à la main, le tissage, la poterie, les gâteaux traditionnels, la sculpture sur bois, l'apiculture, la transformation de lait et l'aménagement d'espaces verts. » En dépit du prêt dérisoire du PNR, soit 30 000 DA, de nombreux artisans ont donné libre cours à leurs facultés créatrices et leur savoir-faire à l'occasion des journées d'exposition et des manifestations économiques. Une dynamique qui s'est traduite par la réactivation d'un label exceptionnel de spécificités du crû, comme la fabrication des étriers et selleries à Ahmed Rachedi, l'élevage, à Tadjenanet, du poulet fermier qui produit de l'œuf bio, la confection de drapeaux et étendards à Mila, les jarres et ustensiles en bois à Draâ Tebbal (Aïn Melouk), les layettes à Ferdjioua, la fabrication de matelas, stores et rideaux, les paniers en paille à Tereï Beïnen et la pêche continentale, spécialité qui vient de faire l'objet d'une convention avec des coopératives de pêche de Skikda et Annaba pour l'achat de poissons d'eau douce. Au titre du PNR projet, qui cible les sortants des CFPA et les ressortissants universitaires, 1 402 demandes de lancement de projets ont été introduites au niveau de l'Angem durant ces cinq années, dont 583 éligibles et 330 ayant obtenu un accord bancaire. Près de 700 dossiers, nous indique-t-on, sont en cours de validation, ont essuyé un rejet ou fait l'objet de désistement. A ce propos, plusieurs promoteurs interrogés se disent découragés par les dures conditions des banques leur exigeant l'acte de propriété ou le bail de location pour la libération du crédit PNR projet d'un montant de 400 000 DA. Ces derniers lancent un appel pressant aux pouvoirs publics aux fins de lever cette contrainte rédhibitoire, sachant que la plupart des terrains devant abriter des projets en la matière sont sujets à des litiges d'héritage. « Si 505 des 528 locaux à usage professionnel attribués ont profité aux promoteurs de l'Angem, dont 139 unités acquises lors de la commission de wilaya du 9 février dernier, ce sursaut est principalement dû aux initiatives incitatives et encourageantes du wali facilitant l'accès aux différentes formules de crédit devant les candidats porteurs de projets fiables », a expliqué M. Hamdi.