Il ne subsiste, apparemment, que quelques légers contentieux à résoudre pour laisser enfin la voie libre à ce futur poumon économique dans un pays où plus de 90% du volume des échanges commerciaux se font par le biais du réseau routier. Qualifiée de mégaprojet et de plus grand chantier jamais réalisé en Algérie, l'autoroute Est-Ouest, qui va relier les deux extrémités du pays, de la frontière tunisienne à la frontière marocaine, semble plus que jamais sur la rampe de lancement, tant tous les voyants pour la poursuite des travaux sont au vert. Les deux grands géants japonais Cojaal et chinois Citic/Crcc, qui ont raflé la mise pour les trois tranches restantes du chantier, sont sur le pied de guerre, et l'insistance, d'ailleurs, des autorités quant au respect des délais de réalisation n'est pas de nature à laisser un quelconque répit aux constructeurs. Le consortium japonais avait remporté le lot pour lequel il s'était porté candidat, à savoir celui de l'Est (399 km). De son côté, le chinois Citic/Crcc, qui a présenté un dossier financier défiant toute concurrence, s'est assuré les lots centre (169 km) et ouest (359 km). Sur les 1 216 km d'autoroute prévus, 102 ont déjà été réalisés et livrés à la circulation, alors que 175 autres sont en cours d'achèvement. Les déclarations faites lors des visites d'inspection entreprises sur le terrain par le ministre en charge du dossier, celui des Travaux publics, Amar Ghoul, font ressortir un certain niveau de satisfaction quant aux préparatifs pour la poursuite des travaux, surtout que l'un des plus importants problèmes qui s'est dressé devant le projet, à savoir celui des expropriations, semble avoir été réglé dans des conditions sereines dans la plupart des wilayas traversées par l'autoroute. Il ne subsiste apparemment que quelques légers contentieux à résoudre pour laisser enfin la voie libre à ce futur poumon économique dans un pays où plus de 90% du volume des échanges commerciaux se font par le biais du réseau routier. Si l'on se fie donc aux affirmations du ministre qui était le week-end dernier à Aïn Defla, l'autoroute Est-Ouest, longue de 1 207 km, “sera achevée dans les délais prévisionnels, soit 40 mois à compter du 18 septembre 2006, et le budget qui lui est alloué (plafonné à 800 milliards de dinars) est définitif”. Le travail des commissions chargées de l'indemnisation des expropriés, un travail nécessaire avant toute action, a permis de dégager le terrain pour les entreprises de réalisation qui ont déjà commencé à prendre leurs quartiers, à Khemis El-Khechna et Hammadi pour le groupement chinois et à El-Hachichia à une vingtaine de kilomètres au sud de Sétif pour la société nippone. Aux déclarations du ministre se sont ajoutées celles de l'un des constructeurs, en l'occurrence le consortium chinois, qui a indiqué au premier responsable du secteur lors d'une visite d'inspection, avoir cumulé une avance par rapport aux échéances tracées dans le planning des travaux. Un signe parmi tant d'autres que le démarrage de ce mégaprojet ne sera pas trop gêné par la complexité des études géotechniques sur certains tronçons et des procédures d'expropriation et d'indemnisation. Si donc la situation se présente partout ainsi, il n'y aurait aucune raison à ce que le chantier accuse du retard. La consistance du projet (plus de 1 200 km d'autoroute, onze tunnels, 390 ouvrages d'art, dont 25 viaducs) fait de ce chantier, comme l'a indiqué le ministre des Travaux publics, “le projet le plus important devant être réalisé dans le bassin méditerranéen et en Afrique”. Selon les spécialistes, cette liaison désenclavera le nord de l'Algérie et facilitera le transport des marchandises, il permettra également de réduire considérablement les temps de trajet entre les principales villes du pays. Cela sans oublier la contribution directe du projet à la création d'emploi puisque selon les assurances de M. Ghoul “la main-d'œuvre sera à 71% algérienne, des personnels chinois et japonais constituant les 29% restants”. Hamid Saïdani Lire toute l'enqète en cliquant ici