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L'anarchie à la faveur du recul de la loi
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2016

On ne connaît pas le nombre exact d'arrêtés restés en stand-by, tant les autorités sont évasives et avares en informations dès qu'il leur est donné de s'exprimer sur le sujet.
Au mois de mars de l'année en cours, il est rapporté dans ces mêmes colonnes que seule une quarantaine de baraques et de constructions illicites ont été démolies. A ce rythme, il est évident que l'autorité de l'Etat n'est pas appliquée dans toute sa rigueur pour stopper un phénomène qui, en plus de spolier des terres et donner lieu à des conflits entre citoyens, enlaidit le paysage et renforce le sentiment d'impunité. La «mollesse» de l'action publique vis-à-vis du trafic du foncier et du bâti illicite ouvre la voie aux semeurs de désordre et adeptes de non-droit de tout poil.
Dans la commune de Béjaïa, par exemple, où l'occupation frauduleuse de l'espace choque tant, l'APC, sans s'avouer vaincue, reconnaît la difficulté de l'entreprise, tant le phénomène ne dépend pas de ses seules compétences et implique un travail de coordination accru avec les services de l'administration, de la DUC, les directions des forêts et de la sécurité notamment. Beaucoup de citoyens ayant érigé des constructions illicitement réussissent à obtenir un sursis, chacun à sa manière, et le phénomène est d'une ampleur telle qu'aujourd'hui il est difficile, pour ne pas dire impossible, de donner un coup de pied dans la fourmilière sans s'attirer les foudres des citoyens.
C'est de cette façon qu'en deux décennies seulement, les citoyens de Béjaïa ont découvert, ahuris, des quartiers entiers sortant de terre d'une manière tout à fait anarchique et incontrôlée. Le cas le plus frappant est celui du quartier Tizi, une masse hideuse et grossière d'habitations s'étendant à perte de vue qui n'obéit à aucune règle urbanistique. Vu de loin, ce quartier, où les habitations poussent entre le jour et la nuit, a l'aspect d'une de ces favelas de Rio de Janeiro ou de Mexico.
Ces dernières années, c'est le plateau voisin, Sidi Boudrahem, qui est voué au même sort. Promis pour un CHU et un nouveau centre urbain comme extension naturelle et organisée de la ville de Béjaïa, Sidi Boudrahem sert d'assiette pour une autre «favela» et pour couronner le tout, on y a installé un centre d'enfouissement technique (CET) scellant définitivement son sort. Le même phénomène gangrène aussi la côte ouest.
Sur ces vastes territoires qui côtoient la mer et dont une bonne partie mord sur le Parc national de Gouraya (PNG), on est en passe d'avoir un autre «Tizi» d'ici quelques années si l'hémorragie n'est pas arrêtée, avertit un propriétaire terrien de cette région, qui a sonné le tocsin à plusieurs reprises sur ce cas en alertant les autorités. Des indiscrétions font état de plus de 100 arrêtés de démolition concernant le littoral ouest de Béjaïa.
En nous montrant deux arrêtés de démolition non encore exécutés émis contre une personne qui a construit illicitement et en piétinant sur le domaine maritime, notre interlocuteur s'étonne de l' «attentisme» des autorités : «Cette attitude des autorités nous pousse à nous poser des questions : soit elles sont impuissantes à résoudre le problème du foncier, soit il y a complicité, soit elles hésitent de peur d'un retour de bâton, soit elles agissent par calculs électoraux».
Dans les deux arrêtés en question, il est demandé au secrétaire général de l'APC de Béjaïa, au directeur de l'urbanisme, au directeur du PNG et aux services de la Gendarmerie nationale de procéder à la démolition de ces constructions, et ce, sans aucune indemnisation pour les propriétaires. Ne serait-ce que pour avoir construit sur le domaine maritime, le citoyen concerné est passible de comparution devant la justice et risque de voir sa construction démolie immédiatement, soutient notre interlocuteur. Des cas comme celui-ci font florès sur la côte ouest.
Notre source, qui souhaite garder l'anonymat, témoigne, document de la transaction à l'appui, que 50 hectares relevant d'un domaine de nature juridique aârch d'une superficie globale de 200 hectares, ont été vendus récemment, avec comme seul document «légal» un vulgaire papier portant le cachet d'une association… culturelle. Un agent immobilier établi à Akbou, qui a servi d'intermédiaire pour l'achat d'un terrain par un particulier sur la côte Ouest, a vite annulé la transaction en constatant, horrifié, que le propriétaire du terrain en question était réfractaire à tout passage par voie de notaire pour conclure le marché.
D'énormes superficies, généralement dans l'indivision et de nature juridique aârch, tombent ainsi dans la magouille et entre les mains de ceux qu'on a fini par appeler communément «la mafia du foncier». Des terrains qui auraient pu accueillir des logements dignes, des infrastructures d'utilité publique ou des projets d'intérêt économique sous le strict contrôle de l'Etat.


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