Un léger mieux commence à se faire sentir même si beaucoup reste à faire. La polyclinique de Tifra, dépendant de l'EPSP d'Adekar, est devenue ces derniers jours un véritable chantier. Une opération de lifting est en train d'être menée avec en prime, selon le Dr. Moussouni, médecin chef du SEMEP (Service d'épidémiologie et de médecine préventive), un mieux dans les prestations de service. Car si la population, en général, semble contente de voir la structure bénéficier d'un projet de rénovation, elle exige surtout une amélioration dans les prestations et une régularité dans le fonctionnement des différents services. Il y a seulement quelques mois, comme rapporté dans ces mêmes colonnes, la couverture sanitaire à Tifra, commune de plus de 8000 habitants, était insignifiante. Un seul médecin y éxerçait, contraignant ainsi toute une population même pour des soins bénins à faire de longs déplacements. Aujourd'hui, la médicalisation des deux unités de soins (Ikedjane et Assam), qui étaient par le passé livrées à elles-mêmes, est perçue par certains citoyens comme une avancée dans la prise en charge médicale. Un léger mieux commence à se faire sentir même si malheureusement beaucoup reste à faire. Le Dr. Moussouni ne cache pas son espoir quant à un véritable renouveau dans cette polyclinique. « On y prévoit même une salle de démonstration où des documentaires seront projetés quotidiennement sur divers thèmes liés à la santé. Faisant ainsi d'une pierre deux coups : distraire et sensibiliser les patients et leurs accompagnateurs. Car la santé, c'est d'abord et avant tout de la prévention » nous déclare-t-il. Ainsi, après des années d'inertie et de fonctionnement erratique, voilà enfin que cette polyclinique commence à susciter d'énormes espoirs, elle qui n'a connu ses heures de gloire qu'à son début où pratiquement tous ses services (maternité, radiologie, stomatologie…) et même une officine pharmaceutique fonctionnaient à plein-temps et régulièrement. L'ouverture d'un service d'épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP) avec ces trois branches (santé scolaire, vaccination, hygiène du milieu) et d'une unité de contrôle des tuberculeux et des maladies respiratoires (UCTMR) sont autant d'indices de la volonté des responsables de faire de cette polyclinique un « pôle » sanitaire qui compte. Le service PMI qui ne s'occupait auparavant que d'auscultations élargit un tantinet son champ d'intervention en s'occupant depuis quelques temps d'examen de dépistage du cancer du col de l'utérus. A ce propos, une journée d'information a été organisée par ce service où a été remarquée une assistance féminine record : plus d'une centaine de femmes sont venues écouter les explications d'une sage femme. De même, pour le service de chirurgie dentaire, si dans un passé récent, il ne s'occupait que d'extractions, aujourd'hui, il prodigue tous les soins dentaires au grand bonheur des citoyens qui ne peuvent avoir accès aux soins dentaires chez les privés. Le service radiologie existe avec tout le matériel nécessaire, mais il attend le recrutement d'un radiologue pour sa mise en service. Nonobstant ces changements, le citoyen reste insatisfait. « Pour que cette polyclinique mérite réellement son nom, elle doit fonctionner 24 sur 24 et avoir un service d'urgence » nous déclare un habitant de la commune, avec un air de dépit.