L'affaissement, vendredi dans la soirée, d'une portion de route, à Alger, sur la rocade sud, a paralysé la circulation automobile sur cet axe et dans les quartiers périphériques pendant toute la durée des travaux de réhabilitation de la chaussée qui ont pris fin hier dans la matinée. Difficile de s'extirper de cette nasse qui a piégé les automobilistes sur plusieurs kilomètres. Même les raccourcis et les détours pour se soustraire aux bouchons formés sur les grandes voies de circulation étaient engorgés du fait du reflux massif de la circulation vers ces routes de «secours». Les automobilistes empruntant habituellement cette voie express ont vécu deux jours et deux nuits d'angoisse, hantés par cette équation à plusieurs inconnues de savoir comment rejoindre le matin leurs occupations et rentrer le soir chez eux sans trop de dommages pour les nerfs mis à rude épreuve. La communication aura été, dans cette difficile épreuve, une autre faille qui doit interpeller les pouvoirs publics pour mettre à niveau le système d'information et d'alerte indispensable pour une gestion efficace et moderne de la circulation routière. Les consignes données par les corps de sécurité aux usagers de la route, via les médias, sur les itinéraires à emprunter pour contourner l'obstacle de la voie express endommagée se sont avérées insuffisantes et sans grand impact sur la régulation de la circulation dans cette zone sinistrée durant ces deux journées noires. Cet incident a une nouvelle fois mis en évidence la carence totale dont souffre la capitale, et plus globalement tout le réseau routier et autoroutier national en matière d'information des automobilistes sur l'état de la circulation. Les embouteillages inextricables qu'ont connus la rocade sud et les quartiers périphériques suite à l'incident de ce vendredi auraient pu être évités, ou du moins sensiblement atténués si on avait songé à mettre en place des supports de communication diffusant on live aux automobilistes des informations pratiques sur l'état de la chaussée, la fluidité de la circulation, les accidents qui surviennent, la sensibilisation et les appels à la vigilance en cas de danger, les conseils pratiques sur les voies de dégagement et les itinéraires de substitution à prendre pour contourner un éventuel goulot d'étranglement. Une voie express doit répondre aux standards universels de praticabilité, de sécurité et d'information. Ce ne sont pas quelques panneaux électroniques d'information placés sur nos autoroutes qui vont grever les finances publiques ! De la même façon que s'impose aujourd'hui, avec le développement du réseau routier et autoroutier national et l'expansion du parc automobile, la nécessité de se doter de radios locales dédiées au trafic routier pour accompagner et agrémenter les déplacements des automobilistes. L'Algérie s'est lancée, ces dernières années, dans un vaste programme de réalisation d'infrastructures autoroutières matérialisé par l'autoroute Est-ouest qui a été réceptionnée, dans la précipitation, à l'état brut. Sans les commodités indispensables à la gestion moderne des voies express, nos autoroutes ressemblent à un long et difforme boyau sans vie et, plus grave, exposant l'automobiliste à tous les dangers. La sécurité sur nos routes passe aussi par une meilleure information des usagers, en temps réel et en continu, sur tout ce qui peut concourir à assurer le confort et la quiétude au volant.