De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur A Tlemcen, les autorités locales ont défini depuis plus de cinq ans une nouvelle politique des transports conciliant développement économique, attractivité des territoires dans une mégapole frontalière, pour un développement durable. Or, sur le terrain et malgré la réalisation de nombreux projets, un programme dans ce sens plus ambitieux est primordial. Pour conduire cette politique ambitieuse d'équipement du territoire, les responsables ont décidé d'inscrire d'autres projets au titre du quinquennat 2010-2014. Cependant il est à signaler que le projet qui a été inauguré tout récemment est la nouvelle trémie réalisée à Hai Kebassa connue sous le nom de Bab El Karmadine près de Sidi Saïd, qui, malgré la critique des automobilistes, contribue tout de même à la décongestion du trafic routier en direction de la commune de Chetouane. Cette trémie, la quatrième du genre réalisée au chef-lieu de wilaya permettra, selon la Direction des travaux publics de Tlemcen, de fluidifier la circulation automobile au niveau de plusieurs routes qui traversent un nombre important de quartiers et cités.Si la wilaya de Tlemcen a déjà enregistré plusieurs avancées dans le domaine des réalisations d'infrastructures routières, notamment la modernisation des routes, il est à noter qu'un autre projet sera lancé à la frontière pour notamment le dédoublement de la voie reliant Tlemcen à Maghnia, qui connaît une circulation intense. Cette politique des autorités locales vise la construction de nouvelles infrastructures, capables de supporter la croissance des trafics et de contribuer à l'amélioration de la sécurité globale du réseau routier de la région de Tlemcen. La réalisation de nouvelles routes, autoroutes et ouvrages d'art (trémies, ponts, contournements urbains, autoroutes…) permet également de délester le réseau existant d'un trafic important ou de l'adapter à la croissance des trafics notamment avec la mise aux normes autoroutières de routes existantes. La Direction des travaux publics de la wilaya souligne par ailleurs que le quinquennat 2010-2014 prévoit plusieurs projets qui devraient permettre une densification des infrastructures routières et donc une meilleure gestion du trafic routier. En effet, le secteur a bénéficié, selon un rapport de la wilaya, de près de 25 milliards de dinars visant entre autres la réhabilitation et la rénovation de plus de 150 km de routes et la réalisation de nouvelles infrastructures de base, comme la concrétisation d'un port de pêche au niveau de la plage de Sidi Ouchaa, outre l'aménagement et l'extension du port de pêche de Honaïne. Par ailleurs, d'autres travaux sont inscrits au titre de ce programme, comme la réalisation d'une voie ferrée express électrifiée qui reliera l'est de la wilaya à l'Ouest, allant jusqu'aux frontières algéro-marocaines. Ce programme montre que d'intenses efforts sont déployés pour la maîtrise totale et la facilitation de la circulation des personnes et des marchandises à travers la wilaya. Il est ainsi prévu la rénovation de pas moins de 500 km de routes nationales, d'environ 400 km de chemins de wilaya et de 105 km de chemins communaux. A cela s'ajoute, selon les perspectives, la réalisation d'ouvrages d'art, d'échangeurs et de tunnels. Concernant l'aéroport de Tlemcen, ce dernier sera renforcé par l'extension de son aérogare pour donner à cette infrastructure une image digne d'un aéroport d'importance internationale. Concernant le lancement et le suivi des travaux de réalisation des différents projets, les autorités locales sont déterminées à garantir le respect de toutes les normes en vigueur. Ainsi, les nouveaux projets du réseau routier national feront systématiquement l'objet d'un contrôle tout au long de leur conception, avant et après leur mise en service. Parmi les actions prévues, il convient de citer l'entretien des revêtements des chaussées pour maintenir l'adhérence, la mise en place de la signalisation verticale (panneaux indicateurs) et horizontale (marquages) sur les routes pour améliorer leur lisibilité et la sécurité, le désherbage et le débroussaillage des accotements pour préserver la visibilité, l'entretien des routes en hiver pour assurer la praticabilité du réseau routier dans cette raison que les démarches spécifiques d'amélioration de la sécurité des routes existantes. De l'avis de nombreux usagers de la route, le suivi des travaux et le contrôle de leur conformité avant la réception des chantiers sont indispensables. Car les travaux de réhabilitation de routes qui ne répondent pas aux normes sont légion. Il n'y a pas une localité qui n'ait pas une route ayant bénéficié d'une opération de revêtement et/ou de réhabilitation, parfois même plusieurs, et qui dès les premières pluies voient réapparaître nids-de-poule, crevasses et affaissements. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a dû constater ces anomalies lors de sa dernière visite à Tlemcen, dimanche dernier, en empruntant des routes rénovées mais malheureusement dégradées à cause des pluies, mais surtout à cause des travaux bâclés par les sociétés qui ont pris en charge ces rénovations. Les normes de damage et de bitumage sont complètement ignorées par des sociétés qui sont pressées de boucler le chantier et d'encaisser l'argent en ayant dépensé le moins possible. On rogne sur tout : le temps d'utilisation du compacteur et du rouleau compresseur, le dosage du tout-venant et bitume - qui est chauffé et réchauffé, ce qui diminue son élasticité-, l'aménagement des accotements… et le chantier livré est souvent réceptionné sans le moindre contrôle. Résultats : des millions de dinars sont déboursés pour strictement rien, si ce n'est engraisser tous ces aigrefins qui s'enrichissent avec l'argent de l'Etat, du contribuable, et souvent grâce à la complicité de certains responsables de l'administration auxquels ils graissent la patte. La solution : imposer des cahiers des charges précis et stricts, tout en accentuant les contrôles à tous les niveaux, sans quoi corrompus, corrupteurs et tous ces escrocs qui lorgnent ces milliards de dinars que l'Etat projette d'engager pour faire de l'Algérie un pays moderne, sur tous les plans, en détourneront encore quelques millions là où ils pourront en trouver, à moins que…