« Li ibi3 lma imout 3ma. » Celui qui vend de l'eau finira aveugle. Ce vieux proverbe du terroir qui considère que l'eau est un cadeau (gratuit) de la nature, a perdu de son sens il y a déjà un certain temps. L'eau se vend par l'intermédiaire des compagnies chargées de la distribution de l'eau potable, elles mêmes concédées à des étrangers – comme Suez pour Alger – ou par les producteurs de bouteilles qui la commercialisent autour des 20 DA le litre d'eau de source ou minérale. Depuis l'époque socialiste et pendant longtemps, Saïda était la seule eau minérale du pays et jusqu'à aujourd'hui, on continue à appeler toutes les eaux minérales plates Saïda et Mouzaïa (ou Vichy pour les plus vieux) les eaux minérales gazeuses. En 2008, Saïda, croulant sous les dettes, a été privatisée et l'Etat a revendu l'entreprise pour 450 millions de dinars à la société Djemila du groupe privé Yaïci. Mais la doyenne des usines de mise en bouteille d'eau minérale a du mal à revenir face à la concurrence d'une quarantaine de marques déjà présentes sur le marché. L'ancêtre de l'eau va-t-elle revenir ? « Saïda b3ida ou lqar3a ghalia. »