Pagnes, scorpions, crème hydratante du Mali, siwaq, tisanes, mais aussi téléphones dernier cri… Sur le marché de Tamanrasset, on trouve de tout ! Et pas cher, à condition de savoir négocier. El Watan Week-end est allé y faire ses emplettes… « Je viens ici pour m'approvisionner en épices et tisanes depuis des années et surtout pour les tissus qui viennent du Niger ! » Djilali a fait le voyage depuis Adrar pour acheter les produits spécifiques du grand marché de Tamanrasset. Il y a foule en cette journée ensoleillée de février, l'entrée du marché est assaillie par les touristes et les festivaliers venus en nombre pour le Festival des arts de l'Ahaggar, qui s'est tenu jusqu'au 21. La tradition des emplettes est essentielle pour clôturer son séjour à Tamanrasset. Surtout qu'entre les allées, il est possible de faire de très bonnes affaires à condition de… négocier. « A chaque fois que je fais le voyage à Tamanrasset, je ne manque pas d'acheter des m'lahfate (tenue traditionnelle des Sahraouies) pour mes sœurs et moi. Le prix est très abordable, car il varie entre 650 DA et 1500 DA, c'est plutôt une aubaine », explique Rokia, Libyenne, qui réside dans le quartier est de la ville. « On fait de très bonnes affaires, il est même possible de troquer des produits de chez moi avec d'autres produits que ramènent les Nigériens et les Maliens. » En longeant une des allées du marché, on pénètre dans le monde des tissus soyeux et imprimés. Les femmes, coquettes s'y concentrent, tâtant les textures, jugeant des couleurs généralement pastel, car c'est là qu'elles trouvent les voiles qui les habillent. « Mes clientes ne sont pas que des Targuies, mais des femmes de toutes les nationalités subsahariennes, explique Nassri Abou, propriétaire de plusieurs étals dans l'Assihar. Elles trouvent au marché des parures extrêmement fines et jolies. J'ai commencé mon activité depuis deux ans et je suis content de voir qu'il existe une réelle activité commerciale. C'est grâce à cet échange que nous vivons de nos produits locaux. » Plus loin, des vendeurs proposent des ensembles tunique-pantalon pour hommes à 2300 DA. L'astuce ? Ne pas céder, faire semblant de partir pour l'entendre vous rappeler. Et faire une proposition. Pour les plus doués, il est possible de repartir avec un bel ensemble à 1800 DA. Si vous achetez des bijoux, sachez que vous ferez plus d'économies en faisant tous vos achats chez le même vendeur… obligé, pour tout ce que vous prenez, de vous faire un prix. Et s'il se montre réticent, n'hésitez pas à lui dire que le voisin les vend moins cher ! Un peu plus loin, Djaffar, le sourire espiègle, vend des noix de coco. « Même à 110 DA, les flâneurs en achètent pour se désaltérer et les femmes pour en faire des crèmes de soin maison. Il y a aussi les enfants qui dépensent 10 DA pour acheter une petite tranche à la sortie de l'école, car ça désaltère surtout pendant la saison chaude. » Plus loin se trouve la ruelle des épices. Hadja Aicha, pieds nus, le dos voûté, elle passe sa journée à moudre du piment. « Parfois, j'oublie de rentrer à la maison pour la pause déjeuner, le piment est l'ingrédient de prédilection dans la région. Les Maliens m'ont appris à fabriquer un dosage spécial pour la viande, depuis j'ai mon propre produit ‘har Aicha' (le piment de Aicha). » Entre mars et avril se tiendra la 31e édition de l'Assihar (rencontre en targui), foire annuelle où se retrouvent chaque année des artisans venus du Niger et du Mali pour exposer leurs produits (bijoux, tapis, sculptures, instruments de musique…). Avec le temps, ces rencontres sont devenues essentielles pour la survie des traditions et un moyen efficace de faire vivre les familles.