C'est une étoile au milieu d'aigles et de gazelles. Parmi les stèles des combattants britanniques, il faut bien chercher pour trouver celle d'I. Ostapchenko, soldat des Soviets Forces, seul soldat russe à être enterré au cimetière militaire du Commonwealth de Dély Ibrahim. « Nous avons cherché dans les archives militaires mais nous n'avons rien trouvé sur lui », dit-on officiellement à l'ambassade de Russie, qui fêtait mardi le Jour du défenseur de la patrie. Ce 23 février est considéré comme le jour anniversaire de l'armée soviétique. Flash-back. Après la victoire de l'insurrection armée des bolcheviks à Petrograd (maintenant Saint-Pétersbourg), en 1917, le Conseil des commissaires du peuple (gouvernement) promulgue en janvier 1918 un décret stipulant « la nécessité de créer une nouvelle armée qui sera le rempart du pouvoir des Soviets et l'appui de la prochaine révolution socialiste d'Europe. Le Conseil des commissaires du peuple décrète d'organiser une nouvelle armée qui s'appellera armée Rouge des ouvriers et paysans et dont les effectifs seront constitués par les éléments les plus conscients et les plus organisés des masses laborieuses. Ses rangs sont accessibles à tous les citoyens de la République russe âgés de plus de 18 ans. Entre dans l'armée Rouge celui qui est prêt à consacrer ses forces et sa vie à la défense des acquis de la révolution d'Octobre, du pouvoir des Soviets et du socialisme ». A l'ambassade de Russie à Alger, un des représentants précise que « ce jour revêt cette année un sens particulier car nous fêtons également le 65e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. Et cette victoire a été très lourde pour l'Union soviétique. Car nous avons perdu presque 27 millions d'hommes dont 15 millions de civils. En Russie, il n'existe pas de famille qui ne soit touchée par cette guerre ». Mais alors, que faisait I. Ostapchenko, décédé le 13 juin 1943, à Alger ? « Sa présence est d'autant plus étrange qu'à cette époque, il n'y avait pas, en Afrique du Nord, de corps expéditionnaire soviétique, rappelle Arnaud Dubien, directeur de recherches Russie/CEI à l'Institut de relations internationales et stratégiques. On connaissait juste l'existence de quelques pilotes soviétiques basés en Sicile qui ont plusieurs fois survolé la Yougoslavie. Mais il faut savoir qu'à cette époque, Alger était un véritable nid d'espions ! Alors, I. Ostapchenko était peut-être un faux nom ? »