La lutte contre le terrorisme international cause de nombreuses pertes aux alliés engagés en Afghanistan. Le futur président afghan a un délai de 5 ans pour prendre les mesures nécessaires afin de sécuriser son pays. Tout porte à croire que ce sera à Hamid Karzaï que reviendra cette mission. Les Alliés sont en train de poursuivre la formation des troupes afghanes pour les remplacer dans les régions où ils sont installés. S'ils parviennent à éradiquer ou à réduire fortement la présence des taliban, ce serait parfait pour le gouvernement. Pour l'instant, le chef d'état-major interarmes britanniques, Jock Stirrup, a estimé hier que les forces afghanes ne devraient être en mesure d'assurer seules la sécurité du pays que vers 2014. «Mon travail n'est pas de faire de la prédiction en matière de calendrier, nous sommes là-bas pour assurer la sécurité afin que des solutions politiques soient mises en place mais nous n'assurons la sécurité que jusqu'à ce que les Afghans soient capables de le faire eux-mêmes», a déclaré Sir Jock Stirrup. «Je pense que ce sera vers 2014», a-t-il ajouté. Cette échéance est différente de celle avancée par les Américains. Il juge d'ailleurs leurs déclarations optimistes. Selon l'estimation du commandant en chef de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et des troupes américaines en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, la capacité afghane de défense sera prête avant 2013. De son côté, le général de corps d'armée, Jim Dutton, plus haut gradé britannique en Afghanistan, a fait d'autres déclarations sur le même dossier. «Nous pouvons atteindre d'ici à trois ou quatre ans un niveau de sécurité qui permette aux Afghans de prendre la relève». Cela vaut la peine que des soldats doivent mourir à cette fin parce que les conséquences d'un échec sont bien plus importantes, a-t-il ajouté. Le Royaume-Uni a commémoré hier Remembrance day en hommage aux soldats du Commonwealth morts pendant une guerre. 231 soldats britanniques sont morts depuis le début de l'intervention militaire dans ce pays en 2001. Les deux gradés ont reconnu que des efforts étaient nécessaires pour faire comprendre au grand public les raisons de la présence en Afghanistan, de plus en plus controversée au Royaume-Uni, et montrer que des progrès sont effectués. Près de deux tiers des Britanniques estiment qu'une victoire dans la guerre en Afghanistan est impossible et 63% veulent un retrait aussitôt que possible de leurs troupes, selon un sondage de l'institut ComRes réalisé pour la BBC et publié hier. Il faut démontrer que sur le long terme, c'est faisable, a indiqué M.Stirrup. «C'est douloureux, c'est lent et c'est par à-coups mais nous sommes dans la bonne direction», a-t-il poursuivi. Le ministre des Affaires étrangères David Miliband a reconnu de son côté que la menace est difficile à voir et encore plus compliquée à comprendre, mais que cette guerre est en tous points une guerre nécessaire. Même le ministre de la Défense n'est pas resté silencieux sur le dossier. Il a relevé que le Royaume-Uni devait persévérer et que les responsables devraient faire preuve de fermeté non sans établir un lien avec la sécurité interne. «La campagne en Afghanistan est directement liée à notre sécurité au Royaume-Uni. Un échec serait un désastre pour nous», a-t-il prévenu. Le Royaume-Uni a déployé 9000 soldats en Afghanistan et prévoit d'en envoyer 500 supplémentaires alors que 231 soldats britanniques sont morts depuis le début de l'intervention militaire dans ce pays en 2001. Avant-hier, ce sont deux soldats de la force de l'Otan en Afghanistan, un Britannique et un Américain, qui ont été tués dans des attaques dans l'ouest de l'Afghanistan. Cet événement n'est pas lié aux opérations de recherche en cours pour retrouver deux soldats américains portés disparus. Un autre soldat a été tué dans l'explosion d'une bombe artisanale dans le sud de l'Afghanistan, a ajouté l'Isaf sans autre précision. Ces décès portent à 465, dont 286 Américains, le nombre de soldats étrangers tués dans le pays depuis le début de l'année. L'Afghanistan abrite plus de 100.000 soldats étrangers, dont environ 68.000 Américains.